Une seule semaine s'était déroulée après les évènements dantesques ayant impacté le village, et les conséquences commençaient tout juste à être ratissées. Aux quatre coins d'Asatsuyu, les citoyens ont essayé de rassembler les morceaux du pot brisé, chaque faction affrontant ses propres fautes – mais aussi ses forces.
Au nord du village, au sein du territoire du clan Tsukuri, les préparatifs pour les Épreuves semblaient être terminées. Tandis que les émissaires du « Toit du Monde » étaient accueillis à la Loge de Perfection en vue d'échanges diplomatiques, lors d'une prochaine Assemblée au Théâtre de la Demi-Lune, des courriers ont été envoyés aux clans fondateurs afin de résoudre cette menace venue de l'extérieur. Cependant, il ne semblait y avoir que trop peu de retour, comme si l'élite des clans Kodama et Shinnin étaient affairée ailleurs – ce qui était le cas. Du fait de la fin du contrat de la main d’œuvre du Stade de l'Épreuve, les réparations pour la Porte d'Or nordique ont été débutées, mais il faudra encore quelques semaines pour ériger une défense potable. Quoi qu'il en soit, chez les Bâtisseurs, tout semblait prêt pour accueillir les vaillants du village. Malgré les affres de la semaine précédente, Tsukuri Kurogane était bien décidé à changer les esprits de son audience en proposant un festival digne de ce nom. Parmi les nombreuses bannières accrochées dans l'arène avait été rajoutée une nouvelle : celle du « Toit du Monde ».
Après l'apparition du cerf millénaire, et son inévitable disparition, la Forêt Blanche semblait s'être assagie. Tandis qu'une présence oppressante pouvait parfois se faire ressentir, il n'y avait désormais plus aucune tension. Une aubaine, au vu de la Fête du Soleil qui s'approchait à grands pas, à peine ralentie par le drame de la Cour du Monolithe. Alors qu'une chape de mystère occultait encore cette fameuse soirée – des Érudits ayant disparu sans laisser de trace – le clan lui-même demeurait incapable d'expliquer le phénomène. Personne n'avait de preuves. Seule la destruction du Monolithe était flagrante, et impossible à cacher – ce qui était d'ailleurs la raison pour laquelle l'archiviste du clan avait été officiellement enfermé dans l'Hypogée. Pourtant, personne ne semblait savoir ce qui avait découlé de cette catastrophe. L'existence de la plateforme restait un mystère pour tous. Comme si cela ne suffisait pas, les meneurs du clan Kodama, Sasaki Koubai et Araï Kisaragi, ne donnaient plus de nouvelles d'eux, laissant les commandes de leurs bâtiments respectifs à leurs proches conseillers.
Suite à la chute d'Azusa la Doctoresse, la Triade sombra dans l'instabilité. Jin le Gardien et Bunji l'Explorateur, alors au sommet de leur influence, avaient suivi le même schéma que l'élite du clan Kodama, et avaient décidé de lâcher du lest, d'un commun accord. Plus aucune nouvelle n'avait été donnée depuis les sombres évènements. Des remous se firent assurément ressentir. Tels des vases communicants, un siège de la Triade ne pouvait rester vide ad vitam aeternam. Et Bō Takeshi semblait avoir de plus en plus de vues sur cet empire à portée de main.
L’astre solaire inonde les cieux de ses chaleureuses excroissances. Les rayons lumineux dévorent les derniers restes de l’hiver. À l’instar du village, la végétation reprend vie. Les oiseaux gazouillent et virevoltent en masse au dessus du village. Un véritable ballet aérien. 初日の出 Hatsuhinode (litt : premier lever du soleil). D'aucuns n'ont que ce mot en tête. La Fête du Soleil annuelle, si impatiemment attendue en ces temps difficile, débute enfin.
Le solstice d’été se trouve être une période où le travail est prohibé. Les hommes peuvent se reposer au côté de leur famille. Les femmes s’ornent de leurs plus somptueux atours. Les enfants s’acharnent sur la préparation du meilleur gâteau. Malgré les récents événements, le peuple s’accroche à ses coutumes. Il est en quête de joie et d’attention. Les voisins se saluent, rient, passent du temps ensemble. Les liens se consolident, d’autres se créent. C’est la magie de cette fête. Asatsuyu, plus que toute autre chose, a besoin de cohésion.
Les tensions passées s’effacent. Si bien que la noblesse se lie à la pauvreté, et vice-versa. Confiseries, offrandes, petits plaisirs, cadeaux ; un flux important de présents traversent le village de part en part. Personne n’est lésé ou laissé à l’abandon. De nombreux groupes hétéroclites se forment, telles ces chorales éphémères. Les gens dansent, chantent, se parlent ; il y a une réelle volonté d’apprendre à connaître l’autre.
Le point névralgique de cet Hatsuhinode n’est autre que la Forêt Blanche.
En marge de celle-ci, des boutiques de souvenirs voient le jour. Peintures, encens, amulettes, idoles, pierres "Kai" bénites et autres reliques y sont vendus. L’intérieur de ce poumon verdoyant a été sublimé pour l’occasion. Des guirlandes végétales tapissent la sylve. Des encensoirs libèrent un doux parfum fruité dans l’air. Quelques temples s’érigent. On y prie les Éléments, on en apprend davantage à leur sujet. Les Érudits se veulent être des guides.
Dans la nouvelle Cour de l’Ascension, le monolithe laisse sa place à une importante cohorte de scientifiques. Le 科学祭 Kagaku-Sai (litt : Festival des sciences) bat son plein. Divers ateliers en plein jour sont offerts à la plèbe analphabète. On peut y apprendre les rudiments de la lecture, de l’écriture, la cartographie céleste des astres, comment prier, l’histoire du village, l’importance de la nature et bien d’autres sciences plus ou moins officielles.
Un chérubin, perché sur la cime d’un arbre, veille sur son territoire. Il n’y aura pas de deuxième Jizen'ichi.
Au nord du village, au sein du territoire du clan Tsukuri, les préparatifs pour les Épreuves semblaient être terminées. Tandis que les émissaires du « Toit du Monde » étaient accueillis à la Loge de Perfection en vue d'échanges diplomatiques, lors d'une prochaine Assemblée au Théâtre de la Demi-Lune, des courriers ont été envoyés aux clans fondateurs afin de résoudre cette menace venue de l'extérieur. Cependant, il ne semblait y avoir que trop peu de retour, comme si l'élite des clans Kodama et Shinnin étaient affairée ailleurs – ce qui était le cas. Du fait de la fin du contrat de la main d’œuvre du Stade de l'Épreuve, les réparations pour la Porte d'Or nordique ont été débutées, mais il faudra encore quelques semaines pour ériger une défense potable. Quoi qu'il en soit, chez les Bâtisseurs, tout semblait prêt pour accueillir les vaillants du village. Malgré les affres de la semaine précédente, Tsukuri Kurogane était bien décidé à changer les esprits de son audience en proposant un festival digne de ce nom. Parmi les nombreuses bannières accrochées dans l'arène avait été rajoutée une nouvelle : celle du « Toit du Monde ».
Après l'apparition du cerf millénaire, et son inévitable disparition, la Forêt Blanche semblait s'être assagie. Tandis qu'une présence oppressante pouvait parfois se faire ressentir, il n'y avait désormais plus aucune tension. Une aubaine, au vu de la Fête du Soleil qui s'approchait à grands pas, à peine ralentie par le drame de la Cour du Monolithe. Alors qu'une chape de mystère occultait encore cette fameuse soirée – des Érudits ayant disparu sans laisser de trace – le clan lui-même demeurait incapable d'expliquer le phénomène. Personne n'avait de preuves. Seule la destruction du Monolithe était flagrante, et impossible à cacher – ce qui était d'ailleurs la raison pour laquelle l'archiviste du clan avait été officiellement enfermé dans l'Hypogée. Pourtant, personne ne semblait savoir ce qui avait découlé de cette catastrophe. L'existence de la plateforme restait un mystère pour tous. Comme si cela ne suffisait pas, les meneurs du clan Kodama, Sasaki Koubai et Araï Kisaragi, ne donnaient plus de nouvelles d'eux, laissant les commandes de leurs bâtiments respectifs à leurs proches conseillers.
Suite à la chute d'Azusa la Doctoresse, la Triade sombra dans l'instabilité. Jin le Gardien et Bunji l'Explorateur, alors au sommet de leur influence, avaient suivi le même schéma que l'élite du clan Kodama, et avaient décidé de lâcher du lest, d'un commun accord. Plus aucune nouvelle n'avait été donnée depuis les sombres évènements. Des remous se firent assurément ressentir. Tels des vases communicants, un siège de la Triade ne pouvait rester vide ad vitam aeternam. Et Bō Takeshi semblait avoir de plus en plus de vues sur cet empire à portée de main.
Un Épisode arrivera bientôt pour présenter en détails les changements du Quartier des épices.
La Fête du Soleil se déroulait une semaine après les évènements.
Elle allait servir d'exutoire pour un peuple ayant trop souffert.
Elle allait servir d'exutoire pour un peuple ayant trop souffert.
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L’astre solaire inonde les cieux de ses chaleureuses excroissances. Les rayons lumineux dévorent les derniers restes de l’hiver. À l’instar du village, la végétation reprend vie. Les oiseaux gazouillent et virevoltent en masse au dessus du village. Un véritable ballet aérien. 初日の出 Hatsuhinode (litt : premier lever du soleil). D'aucuns n'ont que ce mot en tête. La Fête du Soleil annuelle, si impatiemment attendue en ces temps difficile, débute enfin.
Le solstice d’été se trouve être une période où le travail est prohibé. Les hommes peuvent se reposer au côté de leur famille. Les femmes s’ornent de leurs plus somptueux atours. Les enfants s’acharnent sur la préparation du meilleur gâteau. Malgré les récents événements, le peuple s’accroche à ses coutumes. Il est en quête de joie et d’attention. Les voisins se saluent, rient, passent du temps ensemble. Les liens se consolident, d’autres se créent. C’est la magie de cette fête. Asatsuyu, plus que toute autre chose, a besoin de cohésion.
Les tensions passées s’effacent. Si bien que la noblesse se lie à la pauvreté, et vice-versa. Confiseries, offrandes, petits plaisirs, cadeaux ; un flux important de présents traversent le village de part en part. Personne n’est lésé ou laissé à l’abandon. De nombreux groupes hétéroclites se forment, telles ces chorales éphémères. Les gens dansent, chantent, se parlent ; il y a une réelle volonté d’apprendre à connaître l’autre.
Le point névralgique de cet Hatsuhinode n’est autre que la Forêt Blanche.
En marge de celle-ci, des boutiques de souvenirs voient le jour. Peintures, encens, amulettes, idoles, pierres "Kai" bénites et autres reliques y sont vendus. L’intérieur de ce poumon verdoyant a été sublimé pour l’occasion. Des guirlandes végétales tapissent la sylve. Des encensoirs libèrent un doux parfum fruité dans l’air. Quelques temples s’érigent. On y prie les Éléments, on en apprend davantage à leur sujet. Les Érudits se veulent être des guides.
Dans la nouvelle Cour de l’Ascension, le monolithe laisse sa place à une importante cohorte de scientifiques. Le 科学祭 Kagaku-Sai (litt : Festival des sciences) bat son plein. Divers ateliers en plein jour sont offerts à la plèbe analphabète. On peut y apprendre les rudiments de la lecture, de l’écriture, la cartographie céleste des astres, comment prier, l’histoire du village, l’importance de la nature et bien d’autres sciences plus ou moins officielles.
Un chérubin, perché sur la cime d’un arbre, veille sur son territoire. Il n’y aura pas de deuxième Jizen'ichi.