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Hōgyo Gaki
不敵 Futeki
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anciennes exiles. ― mao
Kaïto Mao
的屋 Tekiya
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Re: anciennes exiles. ― mao
ft. Hōgyo Gaki
Anciennes exiles + acid rain
D’entre tes doigts s’échappent le précieux liquide, tâche la soierie multicolore esquissant l’écume des vagues et de tes jours, ironiquement bleu puis rouge. Ce n’est pas la première fois que tu te trouves dans une telle combine, persuadée que ce ne sera pas la dernière. Tu es légèrement essoufflée quand tu gravies les dernières marches, y laissant les gouttes de ton legs déjà absorbées par la pierre. Tu as froid et ta chair déjà diaphane perd naïvement chacune de ses nuances, pourtant tu reste calme ; pensant à la pluie de demain.
Tu as tendance à avoir mauvais caractère : tu es hautaine, superbe, tu es aussi intelligente qu’écervelée et c’est ce qui t’as valu la visite impromptue d’un surin. Tu n’étais pas sur tes gardes et tu as laissé tes passions malignes t’anesthésier le temps d’une transaction mal organisée. Mais plus tu as à y perdre, plus tu es excitée à l’idée de gagner. Ces artistes maudits ; maudits par leur absence de talent, tu ricanes ; ne veulent pas se salir en bas, où grouillent les plébéiens et la misère qu’ils ne sauraient voir. Donc c’est toi qui montes, car tu n’as jamais eu le vertige, pour leur apporter ces plantes de joie qu’ils convoitent d’une pudeur stupide. Tu l’as quelque part un peu cherché, tu as essayer de les truander, et maintenant chacun repart avec un accroc dans le ventre, une embrassade timide au résultat décevant.
Tu aurais pu déguerpir, retourner dans cette antre des calamités oniriques que tu considères maintenant comme ton foyer. Il y règne cette agréable légèreté, des fous qui dépensent leur dernières pièces pour rêver, seulement rêver. C’est un endroit étonnamment sincère, aux effluves de musc et de havane, couvrant celles de la crasse, un endroit emprunt d’une authenticité obscène, de vérité dénudée. Ici, aucune odeur ne te fais froncer le nez, seulement la vue de la noblesse contrefaite qui se pavane comme des poules avant qu’on y aille pour les abattre. Cette bêtise inodore te crispes, pourtant tu as su déceler dans ses exhalaisons anodines une seule particulièrement corsée, grave, indéniablement abîmée, triste parfois, unique, tu le penses.
Sans savoir précisément où le trouver, tu peux imager quel genre d’atmosphère flotte autour de lui. Un endroit silencieux, ses doigts qui sentent le tabac dans tes cheveux, la nuit, un peu inquiétante, comme si vous ne viviez pas le jour, surement pas comme ça. Tu croises une série de visage, de corps fade, qui te regardent avec curiosité, une moitié de dédain, l’autre d’esthète. Certains t’adressent la parole, c’est comme ça que tu retrouves sa trace ; tu serais presque séduite à l’idée de t’allonger ici et de sombrer en écoutant la poésie insensée, belle comme un parasite ; tu sais que tu appartiens plus à ce monde qu’à celui d’en bas, que tu pourrais t’y fondre plus facilement … mais Mao, tu es de ces fleurs qui ne poussent que sur les terres barbares dont le sang teinte cruellement tes pétales.
« Tu oses t’aventurer ici, Mao ? » Tu te balades ici comme une nymphe réprouvée, tu sens le mélange de ta sueur et de la fumée. « Sais-tu à quel point tu m’as manqué ? » Un mensonge flatteur, il sait que tu apprécies ce genre d’attention, comment l’as t-il deviné ? « Toujours aussi charmante. » Ta main serre ta plaie dont la douleur noyée par l’adrénaline et la morphine lutte de nouveau près de la surface. Tu ries avec pudeur à sa remarque, tu n’y peux rien, tu trouves sa compagnie agréable, brute, évidente.
« Mes compagnons de jeu ont pris peur et il est encore tôt pour rentrer. » Tu n’attends pas son invitation, puisque tu t’es invitée toi-même, et attrape une chaise sur laquelle tu te laisses tomber. « Nous ne nous sommes pas quittés en très bon terme. » Il est tout de même possible qu'ils reviennent pour une revanche. Une mèche de tes cheveux se colle près de la commissure de tes lèvres qui légèrement s’anime en un sourire flou, tu respires un peu plus fort, ton front est moite, et tu lui demandes « Et comment vas-tu Gaki ? »
Hōgyo Gaki
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Re: anciennes exiles. ― mao
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Kaïto Mao
的屋 Tekiya
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Re: anciennes exiles. ― mao
ft. Hōgyo Gaki
Anciennes exiles + surface
L’écho lointain du musicien s’est stoppé, depuis quand, tu ne saurais pas exactement le dire. Tu remarques avec stupeur, mais discrètement, ce silence qui t’écrases. Seuls les mots accusateurs de Gaki se perdent dans cet endroit étouffé, asile aphone où tu as bien voulu te perdre. Ses gestes se découpent péniblement, ses doigts t’effleurent et tu sens la chaleur presque brûlante sur tes joues si froides, tu en tremblerais si tu n’étais pas aussi fière.
« Je croyais avoir été clair la dernière fois. Tu comptes déjà beaucoup pour moi. Je ne compte pas te perdre, toi aussi. » Tu cherches à esquiver ce coup en plein coeur qui te touches, cependant, beaucoup plus que tu ne l’aurais voulu. Il te sembles étrangement simple, sincère, à t’abattre, au moins essayer, avec cette vérité crue ; qui t’as surprise ; qui se lit à loisir sur ton visage d’habitude interdit. Mao, tu penses souvent que tu es faites de fer et te voir t’émietter comme du grès t’enrages. Tu n’as pourtant rien à lui prouver mais tu t’enlises dans son regard fiévreux, refusant de tendre la main pour qu’il t’en sauves.
« Qui sera là pour la douleur et pour me réchauffer ? » Qu’il soit sans crainte, tu seras toujours là pour la douleur. Quand tu marches, il y a cette traine infernale qui laisse dans son sillage un parfum dangereux, un soupçon, une mauvaise intuition ; il n’aura qu’à te suivre.
Alors que tu relâches l’étreinte ensanglantée de ton poing contre ta plaie, tu préfères te mordre la lèvre plutôt que de geindre comme un animal blessé. Tu t’accroches à cette arrogance futile, heureuse d’être venue, tu as déjà hâte de partir. Tes doigts colorés par l’hémoglobine se crispent et tu jètes tes pupilles ankylosés dans tout ce rouge, tellement de rouge, plus que tu le pensais. Trop fatiguée pour la panique, ton esprit se tord et vrille en questions absurdes : tu te demandes si elle a souffert, cette femme, sa femme ; mais tu ne sais rien, une curiosité répugnante te pousses à vouloir connaitre chaque détails sordides, à les imaginer, à t’en faire vomir. Depuis l’enfance tu as toujours eu cette intime conviction que tu mourrais jeune, sans pouvoir l’expliquer, sans doute pour te faire peur, pour te forcer, te presser à devenir quelqu’un. Et si tu mourrais comme elle, de la pire des façons : mourir sans raison.
« Tu n’en as pas eu assez ? » tu décoches cette flèche amère, injuste, mais chaque coup qu’on te donne tu le rends.
Il a cette façon de te faire sentir fragile, fugitive, comme un souvenir que l’on ne peut garder, précieusement futile. Tu sens ta volonté vaciller, tu dis « Il y a trop de sang. » sans savoir si cette blessure est vraiment grave, tu cèdes à l’angoisse, sans arriver à chasser l’image d’une femme que tu n’as pas connu qui a du elle aussi, penser, dire, hurler, « Il y a trop de sang. »
Hōgyo Gaki
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- Message n°5
Re: anciennes exiles. ― mao
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Kaïto Mao
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Re: anciennes exiles. ― mao
ft. Hōgyo Gaki
Anciennes exiles
Vibrations du soir, dans ton sang tu imagines le reflet las de celui qui a trop attendu, piétinant ce qui n’est plus important. Il t’arrives de faire un faux pas, quand la glace craque sous ton talon orgueilleux, mais tu ne t’arrêtes pas, jamais, l’eau glacée jusqu’aux épaules, les dents serrées, tu nages en fermant les yeux. Le froid mordant tranquillises ta chair crue et tes pensées désordonnées, tu résistes au courant, jusqu’à l’épuisement. Tes frontières tremblent et se fissurent, tu aurais voulu le voir tomber, au moins une fois.
Calmement brutal, il écorche l’armure, d’un revers de main, balaie tes inquiétudes, te rattrapes et impitoyable, t’accoles, précis et sage. Tu ne peux pas dormir à côté de lui, tu lâches prise, au moins un instant. Tu observes, sens, les fulgurances de sa peau sur la tienne … si proche mais confortablement lointain comme si vous vous cachiez, pas de l’un, ni de l’autre, plutôt de l’industrie mensongère. Tu n’es pas impressionnée par sa hargne, rassurée même, de trouver encore quelque chose de tiède, aurais-t-il un genou à terre ?
« Tu préfères ne jamais guérir. » Tu l’accuses et le provoques, vous pensez pouvoir vous comprendre mais l’amour est un mal dont on ne guérit pas. Résistante, pas indestructible, tu sais que ton corps le captive et toi, trahie, tu es fascinée par son âme ; cependant tu n’as jamais cherché l’équilibre dans un monde qui s’écroule continuellement.
Son souffle menaçant au creux de ton cou, tes cheveux d’ébènes qui se déversent sur les entrailles du bois, tu cherches ses lèvres alors que tu as perdu, submergée, l’envie de lutter. Tu découvres que tes bras sont endoloris quand, sous ses vêtements, tu te lances dans la géographie dorsale ; aux détours et détroits de muscles, d’os que tu ne connais pas encore très bien, que tu explores naïvement, d’une tendresse qui gronde, car tu ne résistes pas à l’envie d’y planter tes ongles.
« Qu’es-tu en train de chercher ? » tes mots ardents près de son oreille, aux risques de représailles tu n’écoutes pas ses consignes, faussement disciplinée, complotant avec la pensée. Tu voudrais qu’il comprenne que tu ne veux pas être qu’un objet articulé, même si tu en admires la simplicité, tu n'es pas capable de vider ta cervelle des questions qui l'assaillent.
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