La couleur venue du ciel Contrat de rang COuvrir

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Un regard fugace, en biais. A peine croise t-il celui de son coéquipier qu'il se rétracte, fixant droit devant, comme si cet épisode n'avait jamais existé.
Le poisson de sable se sentait terriblement dévisagé et en détenait désormais une bribe de confirmation. Néanmoins il ne se laisserait pas torturer par ses démons ce jour-ci, puisque son père de substitution, le seigneur Shinryo Gentoki, lui avait confié une mission. Et tout ses travers du quotidien n'avaient d'égal que son indécrottable soumission à l'égard de ce dernier. Peu importe le lieu, peu importe les personnes et peu importe l'aléatoire qu'il découvrirait à mesure de ses pas, il accomplirait sa tâche. Puisque telle était sa seule utilité en ce bas monde...
Une résolution qui ne lui donnait pas réellement plus fière allure - Mais qui existait bel et bien, l'accompagnant avant même son entrée en scène jusque dans l'aile centrale.  

Naturellement fantomatique, Osamu se contentait d'hochements de tête à peine perceptibles afin de communiquer lors du rassemblement de la troupe. A y regarder de plus près, il démontrait même un véritable talent pour constamment faire glisser son regard sans ne jamais s'engouffrer dans les yeux "adverses". Aussi attentif que timide. Par cette attitude, on pouvait même se demander s'il parvenait à enregistrer le visage des gens qu'il croisait, et si c'était le cas, à quel moment il les détaillait.

Aussi lorsqu'un troisième pionnier entrait en jeu, le piteux héritier de la famille Shoni restait fidèle à lui-même, stoïque, se contentant d'entendre les propos tenus par celui qui avait été présenté comme Kuro Fumiaki. Une présence apparaissant comme aussi dérangeante que obscure pour le garçon, bien qu'il ne le connaissait pas.

Il se rappelait alors les paroles de Hyozan, qui lui avait signifié - voire prédit - l’avènement du travail d'équipe dans sa vie solitaire. Ainsi, ces gens là compteraient sur lui et il devait compter sur eux ? Un concept encore délicat à admettre... Cela le sortait de sa zone de "confort" mais faisait sens, et serait certainement nécessaire afin d'accomplir cette mission. Après tout, Gentoki comptait sur lui, et cette virée dans les tréfonds de l'Hypogée nécessitait un grand sens de l'adaptation.

Muet, le visage fermé et le menton baissé, il patientait donc d'ici que son entourage s'aligne sur la même longueur d'onde et déclare le début de l'expédition. Sa dextre grattant nerveusement l'un après l'autre les manches de ses sabres, trahissant malgré tout une émotivité en pleine ébullition.

A l'entente du nom de Takeshi, le visage de Seijaku se crispa dans un rictus de colère, qui se mua rapidement en un air intéressé.



« Les sous-terrains tu dis ? Peut être que je ferais mieux d'aller y jeter un oeil dans ce cas. »

C'est à l'heure du crime que les démons se réveillent

« Seijaku de la Cité Noire »

d:

 
 
Le poisson de sable détaillait vaguement de son regard morne l'agitation autours du nouvel arrivant, visiblement déplaisant.
Rien à y redire de son côté, puisque ce n'était certainement pas à lui de faire preuve d'audace en soumettant un quelconque point de vu. Son mutisme fut toutefois interrompu lorsqu'il contournait le dit protagoniste déjà encerclé - Une bête réaction, aussi fugace qu’irrépressible : Il pouffait de rire. Plaçant rapidement sa main contre ses lèvres moites afin de mimer une toux soudaine, visage baissé.

Cela lui arrivait parfois, trahissant ardemment sa timidité. Il ne pouvait s'en empêcher ; le désarroi des autres l'enthousiasmait. Lui qui en connaissait pourtant très bien tous les affres ne ressentait pas la moindre empathie lorsque les rôles se voyaient inversés. Même le cas de cet inconnu aussi promptement que simplement appréhendé attisait cette once de perversité qui subsistait au sein de sa caboche trouble. L'avait-on remarqué ? Car déjà, il était redevenu ce pauvre enfant traînant les pieds à la suite du comité.    

Un nouveau silence, attentif. La présentation du plan ne laissait place à aucune ambiguïté, une virée sanglante afin de nettoyer une zone et permettre aux commanditaires de perpétrer leurs trafics. Autant dire que ce qui se jouait ici dépassait de loin la compréhension de Osamu - Sa curiosité s'arrêtant à la simple définition des ennemis qu'ils rencontreraient - loin d'être rassurante -, de la composition de l'équipe et du matériel confié. Tout le monde semblait confiant, plus particulièrement son coéquipier, appelé "le héros", qui semblait jouir d'une technologie absolument bluffante. Ce monde sous terrain, le piteux valet ne le connaissait pas. Mais de toute évidence l'organisation impliquée ici semblait toute aussi solide et crédible que les clans de la surface, ou au moins en passe de l'être, puisqu'ils faisaient tout de même appel à des éléments extérieurs. Pour le moment.

Perdu dans ses pensées - toujours confuses et peu pertinentes - quant à l'analyse de ce groupe "régnant" sur l'Hypogée, il se laissait alors surprendre par Kuro qui venait de lui tendre le parchemin, mollement mais fidèlement récupéré. Ce dernier s'emparait sitôt de son regard après lui avoir posé une question, un fin sourire à l'appui. Aussi avenant que Hyozan, bien que son minois comme son style vestimentaire ou même sa coupe inquiétait le Shoni, incapable d'autant d'extravagance.
Il déglutissait, ses yeux jonglant frénétiquement entre les divers quidams. Il répondait ensuite d'une voix fluette, douce même.  

Oui. Nous devrions y aller maintenant.  Confiait-il le plus sereinement possible, laissant sa dextre surfer délicatement sur le manche de son katana, son regard disparaissant derrière sa tignasse suite à une simple inclinaison du visage.
Puis il tournait les talons, respirant un grand coup et ce le plus silencieusement possible.
Pour lui, discuter avec tous ces gens restait plus oppressant que s'engouffrer dans ces tunnels au risque de se retrouver en prise avec "l'ennemi", ou même de toucher malencontreusement du Sel. Il se sentait mal en présence des autres et souhaitait en finir au plus tôt et le plus efficacement possible, de façon à ne pas décevoir Gentoki.

S...si j'ai compris vous avez déjà travaillé ici, pour ces gens ? Soufflait-il un ton plus bas une fois à proximité du "héros" sans chercher à le regarder. C'est donc à vous de prendre les devants... Je couvrirai vos arrières et interviendrai si vous avez b... besoin de moi.

Il ne savait pas où se mettre. Il ne s'agissait pas de la peur d'engager une telle mission, mais plutôt de trouver sa place. Et dans un tel scénario, il n'y avait rien de plus naturel pour lui que de se passer volontairement en second plan puis suivre les directives d'un pair. En solitaire, il aurait trouvé les moyens d'avancer seul, mais en groupe, Osamu se désagrégeait dans l'anonymat le plus total. S'il avait juste à suivre Kuro jusqu'à ce que sa lame soit appelée à sortir de son fourreau, cela représenterait déjà un poids de moins dans sa frêle poitrine.

Résumé: