* Alors c'est ici... *

Le fossoyeur regarda aux alentours et posa la main sur le monolithe.

* Mmmmmh... Ouiiiiiiii... Je ressens ta présence... C'est ... si excitant... *

Mizuki retira sa main de l'édifice. Une bosse commençait à se former dans son pantalon. Il devait se contenir. C'était impératif ! Le monolithe était bien gardé : des patrouilles ne cessaient de faire des rondes de jour comme de nuit dans la cours. Ses moindres faits et gestes étaient gardés à l’œil et pas par n'importe qui. Il le savait, le contrôle de soi était de rigueur. Mizuki DEVAIT se tenir tranquille. Il soupira un grand coup histoire de relâcher un peu de pression et s'adossa à la structure.

- "Tu sais, on m'a chargé de te garder..."

* Et oui ! Héhé ! Je connais le secret ! On a eu la bonne idée de me mettre moi, Nagao Mizuki, dans la confidence. C'est génial n'est ce pas ? Si tu savais combien j'ai envie de te ... *

- "Nagao Mizuki ?"

Le Kodama fut brusquement extirpé de ses songes et sursauta. Il leva les yeux en direction de son interlocuteur et se redressa en s'appuyant sur sa pelle. L'homme qui lui faisait face était armé d'un katana. Maintenant debout, Mizuki put jauger de sa petite taille. Il devait à présent baisser la tête pour le regarder dans les yeux, ce que le fossoyeur ne put d'ailleurs se permettre de faire. Il préféra fixer sa vision sur l'énorme moustache qui venait souligner le visage de cet homme d'un charisme plutôt particulier, tantôt comique, tantôt ludique. Deux grosses joues un peu trop colorées au gout de notre fossoyeur venaient lui donner l'apparence d'un homme qui se portait un peu trop sur la picole.

- " Lui-même... "

Le bon vivant au katana attendit une suite à ses mots. Mais rien arriva. Donc après deux ou trois secondes de silence qu'il trouva dérangeant, il enchaina :

- "On vous demande monsieur. Un décès. La femme de Fusaki-sama, le forgeron du quartier ouest, elle est... *Hips* décédée ... aujourd'hui même. On vous demande de procéder à la cérémonie du Kai et de sa mise en terre. Je co-co-co *hips* connaissais la famille, quelle tristesse que de ... "

Mizuki acquiesça d'un mouvement de tête et coupa court à la discussion en se détournant complétement du messager, qui vu son nombre de hoquet en quelques phrases, ne devait pas d'avoir pris qu'un seul verre avant de le déranger.
Mizuki prit la direction du quartier ouest en laissant le moustachu en plan. Après quelques pas, avant de partir vaquer à ses attributions, il se tourna une nouvelle fois en direction du monolithe.

* Je dois partir. Un jour ... Je ... m'occuperais de ton cas. Crois moi ! Pour l'instant cette femme fera l'affaire. Mais toi, très cher, tu es le trophée que je m'efforcerai d'obtenir. Le saint Graal ! Je t'en fais la promesse, petit bijou...*

Et il tourna les talons, et quitta la cours.