- Je sais pas, il a pas l'air humain...
- Vous croyez que c'est de lui dont les rumeurs parlent ?
Trois gladiateurs en apprentissage étaient en train de discuter, chacun d'eux inquiet et effrayé à sa manière. Ils n'étaient plus sûrs de la situation dans laquelle ils se trouvaient, ou alors au contraire savaient-ils exactement dans quel foutoir ils étaient tombé, et voilà la raison de leur peur ?
Dans tous les cas, ils songeaient de plus en plus à quitter le stade des Épreuves, peut être avaient-ils choisi le mauvais jour pour parfaire leur entraînement...
Il y avait encore plusieurs minutes, l'enceinte de l'arène était remplie de jeunes guerriers assoiffés de victoire, mais une chose en amena une autre, et la majorité des personnes présentes prirent leurs jambes à leur cou, créant un couard raz-de-marée s'échappant des portes de l'arène. Ce fut ce même raz-de-marée qui attira l’œil curieux du jeune guerrier le plus assoiffé de tous.
Nao n'avait pas prévu de se rendre au stade ce jour là, pas à ce moment précis en tout cas, mais quand il comprit que quelque chose d'intéressant s'y trouvait, il ne put résister à l'invitation. Sans perdre une seconde de temps, il fila à toute allure dans la direction opposée du tsunami, écrasant ou envoyant voler quelques peureux au passage.
Tout d'abord, lorsqu'il arriva enfin, son regard se posa sur le trio bavard, qui s'étaient encore plus approché de la sortie qu'il y avait quelques secondes. Ils n'étaient pas seuls à avoir résisté à leur instinct de survie, il subsistait encore d'irréductibles gladiateurs de part et d'autre du stade. Cependant, aucun de ces audacieux jeunes hommes n'osaient s'approcher du centre de l'arène, et pour cause : ce qui s'y trouvait, toute l'audace du monde n'aurait pu y faire face.
- HEY, C'EST QUI LE GROS MONSIEUR SALE LÀ-BAS ? HEY, GROS MONSIEUR SALE !
L'inconscience, par contre, il n'y avait aucun soucis, heureusement donc que son incarnation soit apparue.
Après avoir fait résonné sa voix dans tout le périmètre, Nao cassa la distance qui le séparait du « gros monsieur sale », et, une fois assez proche, s'arrêta net. Tout d'abord, il ne dit rien, fait très inquiétant pour le jeune homme. Il se contenta d'observer ce qui lui faisait face, et se fit aussitôt possédé par un esprit combattant qu'il n'aurait pu réprimer même s'il l'avait voulu.
Souriant de toutes ses dents et affichant un regard de fou furieux, le Mamoru fléchit les genoux et posa ses avant-bras sur ces derniers, avant de s'adresser à la chose effrayante, cette fois sur un ton qu'il voulait sec.
- Salut.