Calme. Sérénité. Équilibre. Comme depuis de nombreuses années maintenant, Nobutada maniait sa lame, dans un petit dojo mis à profit pour son entraînement par l'homme à qui il avait juré fidélité. Depuis la disparition de son vieux maître d'armes, les longues séances d'entraînement, autrefois agrémentées d'histoire plus utopique les unes que les autres, étaient devenues bien calme. Seul le sabreur se trouvait au milieu de la salle, les appuis bien ancrés au sol, faisant virevolter sa lame de quelques mouvements fluides, toujours calculés. Les yeux fermés, il ressentait les énergies, et plus particulièrement celle qui grandissait en lui depuis quelque temps maintenant. Nobutada était de ceux qu'on appelait "élu", enfin seulement par le chakra coulant sous sa peau et non pas par un pouvoir que lui n'avait jamais éveillé.
Interrompant sa pratique quotidienne, le riche marchand passa le pas de la porte, s'adossant contre un des murs porteurs, les bras croisés devant sa poitrine.
-" Nobu, j'ai entendu parler d'une, soi-disante, révolte au sein du Quartier des Épices et de la Ceinture Noire. Certains pauvres gens ont commencé à remettre en question les hauts fonctionnaires de ce clan, plus particulièrement les membres de la Triade. Ça semblerait être encore au stade de simples rumeurs, mais il paraît que les esprits s'échauffent quelque peu en dehors des murs. Si tu te sens d'esprit à aller aider ses pauvres bougres, je te laisse l'après-midi de libre."
C'était cet homme, marchand et riche, mais à l'écoute des autres, que l'homme avait décidé de protéger, au péril de sa vie et pour son honneur. Bien loin de ces marchands véreux, il concentrait son activité sur la vente de produit de premières nécessités: du bois, du tissu, des épices et des plantes. Tout ce qu'il s'efforçait de ramener au sein du village se voulait être pour les badauds du coin, se faisant la plupart du temps payé en service. Un donné pour un rendu, tel était le type de commerce qu'il pratiquait. D'où lui venait sa richesse, Nobutada ne le savait point, et il était bien loin d'être du genre curieux pour poser la question. Il avait de l'argent, c'était un fait, et le sabreur ne s'en préoccupait pas, éloigné de tout ce type de richesse superflu et créant les inégalités.
D'un simple regard calme et plat, l'homme effectua un mouvement de son épaule, passant son katana au-dessus de sa tête avant de caresser son fourreau, réceptacle final de la manœuvre. Si les personnes en dehors de ses murs avaient besoin de ses services, alors il y passerait sa journée, comme il s'en était fait le serment à de nombreuses reprises. Lui aussi ayant connu la précarité et la vie difficile en dehors de ses murs, il comprenait la souffrance que pouvait engendrer une rébellion au sein de la Ceinture, même une simple étincelle pouvait se transformer en brasier au contact de ce peuple démuni.
Enfilant son haori à deux tons par-dessus ses habits amples et larges, il se contenta d'une prière, main collée face à lui, penchant le buste en avant les yeux fermés. Tel était son rituel depuis l'absence de son formateur. Il passa ensuite le pas de la porte.
Les rues contrastaient du tout au tout avec le petit dojo que venait de quitter l'esprit impassible. Les cris parvenaient déjà à ses oreilles. Des crieurs publics passaient leur journée à s'égosiller pour colporter des rumeurs, rendre compte d'un nouvel ordre de la Triade, faire la promotion d'une boutique et encore pleins de choses qu'on ne pouvait comprendre qu'en vivant dans ses ruelles. Les odeurs allaient et venaient en fonction des rues empruntées, parfois une odeur de feu de bois, parfois une odeur de poisson, mais plus on se rapprochait de l'extérieur des murs, plus l'odeur devenait à la limite du supportable.
Voguant dans les rues comme une âme égarée, Nobutada passait au milieu de la foule de personnes qui s'agglutinait dans ce quartier. Comme une ombre, son calme le faisait presque invisible aux yeux des autres, habitué à ne comprendre que les cris et l'hyperactivité. Il arrivait à destination, à l'orée du village, où commençait à déborder la Ceinture Noire. Quelques regards à droite, puis à gauche, observant les souffrants et les miséreux. Par où allait-il commencer, et comment allait-il s'y prendre?
Interrompant sa pratique quotidienne, le riche marchand passa le pas de la porte, s'adossant contre un des murs porteurs, les bras croisés devant sa poitrine.
-" Nobu, j'ai entendu parler d'une, soi-disante, révolte au sein du Quartier des Épices et de la Ceinture Noire. Certains pauvres gens ont commencé à remettre en question les hauts fonctionnaires de ce clan, plus particulièrement les membres de la Triade. Ça semblerait être encore au stade de simples rumeurs, mais il paraît que les esprits s'échauffent quelque peu en dehors des murs. Si tu te sens d'esprit à aller aider ses pauvres bougres, je te laisse l'après-midi de libre."
C'était cet homme, marchand et riche, mais à l'écoute des autres, que l'homme avait décidé de protéger, au péril de sa vie et pour son honneur. Bien loin de ces marchands véreux, il concentrait son activité sur la vente de produit de premières nécessités: du bois, du tissu, des épices et des plantes. Tout ce qu'il s'efforçait de ramener au sein du village se voulait être pour les badauds du coin, se faisant la plupart du temps payé en service. Un donné pour un rendu, tel était le type de commerce qu'il pratiquait. D'où lui venait sa richesse, Nobutada ne le savait point, et il était bien loin d'être du genre curieux pour poser la question. Il avait de l'argent, c'était un fait, et le sabreur ne s'en préoccupait pas, éloigné de tout ce type de richesse superflu et créant les inégalités.
- [...] |
D'un simple regard calme et plat, l'homme effectua un mouvement de son épaule, passant son katana au-dessus de sa tête avant de caresser son fourreau, réceptacle final de la manœuvre. Si les personnes en dehors de ses murs avaient besoin de ses services, alors il y passerait sa journée, comme il s'en était fait le serment à de nombreuses reprises. Lui aussi ayant connu la précarité et la vie difficile en dehors de ses murs, il comprenait la souffrance que pouvait engendrer une rébellion au sein de la Ceinture, même une simple étincelle pouvait se transformer en brasier au contact de ce peuple démuni.
Enfilant son haori à deux tons par-dessus ses habits amples et larges, il se contenta d'une prière, main collée face à lui, penchant le buste en avant les yeux fermés. Tel était son rituel depuis l'absence de son formateur. Il passa ensuite le pas de la porte.
Les rues contrastaient du tout au tout avec le petit dojo que venait de quitter l'esprit impassible. Les cris parvenaient déjà à ses oreilles. Des crieurs publics passaient leur journée à s'égosiller pour colporter des rumeurs, rendre compte d'un nouvel ordre de la Triade, faire la promotion d'une boutique et encore pleins de choses qu'on ne pouvait comprendre qu'en vivant dans ses ruelles. Les odeurs allaient et venaient en fonction des rues empruntées, parfois une odeur de feu de bois, parfois une odeur de poisson, mais plus on se rapprochait de l'extérieur des murs, plus l'odeur devenait à la limite du supportable.
Voguant dans les rues comme une âme égarée, Nobutada passait au milieu de la foule de personnes qui s'agglutinait dans ce quartier. Comme une ombre, son calme le faisait presque invisible aux yeux des autres, habitué à ne comprendre que les cris et l'hyperactivité. Il arrivait à destination, à l'orée du village, où commençait à déborder la Ceinture Noire. Quelques regards à droite, puis à gauche, observant les souffrants et les miséreux. Par où allait-il commencer, et comment allait-il s'y prendre?