Les coups, ça fait mal. Oh. C’est quoi ce liquide rouge ? Ils disent que ça va me forger, me rendre plus solide. Mon œil. Une petite sucette, un verre d’eau, voilà ce qui peut me rendre plus fort. De la nourriture aussi, grossir me ferait pas de mal. Les gros bras de Budō ne s’arrêtent pas. Pourquoi on les appelle gros bras, alors qu’ils ne sont pas musclé ?

Ouille, ouille, ouille.
Pourquoi me fais-je cogner déjà ?

Mon sang coule. C’est sucré tiens. J’avais jamais goûté. Oh je sais ! Seiki trouvera sûrement un moyen de vendre ça. « Boisson Exotique ». Ouais, ouais, ouais. Le poing du méchant heurte mon sourcil. Ouch. Le pied du deuxième méchant écrase ma tête au sol. Ils font du yoyo avec moi. Les larmes commencent à monter, je dois me retenir. « Faut être un dur à cuir » comme dirait personne enfaite.

C’est bon, je me rappelle.

La bande à Budō est passée devant moi. L’un d’eux a glissé. Je me suis retenu de rire. Ils m’ont vu, m’ont demandé d’approcher. Moi, tout gentillet, je me suis levé et suis tombé. Me dites pas qu’ils ont prit ça pour une vanne ? Je crois bien. J’ai pas eu le temps d’expliquer que c’était pas de ma faute qu’ils ont sauté sur moi.

« Ossskouuuuur ! De l’ide. J’i besoin d’ide. Ossssskooooooour !! »

Même les super héros demandent de l’aide.
Quand Seiki va apprendre ça, ils sont pas prêts.

Les cris, les disputes, les rires gras, des bruits à n'en plus finir. Tout un amas de bruits tous différents venaient aux oreilles du sabreur, voguant au sein des ruelles du Quartier des Épices, comme une ombre, qu'on voit, mais qu'on oublie instantanément. Beaucoup auraient pu se demander ce que ce jeune homme, calme et au visage sérieux faisait dans ces rues. Mais peut de gens lui accordait de l'importance, trop occuper à protéger leur bout de pain d'un énième coup de Trafalgar. Son haori à deux tons restaient dans les couleurs vives que proposaient le quartier, en son cœur, assez éloigné de la misère de la Ceinture Noire. Ici, badaud, chasseur et autre marchand se retrouvait afin de commercer ou simplement se lancer dans de grands discours remettant en cause la Triade ou la gestion du village d'une manière générale. Tous se voulaient défenseur de l'opprimé, pourtant, chacun ne pensait qu'à son réel confort et à ses ambitions personnels.

Ne prêtant aucunement attention à cette parade journalière qui défilait devant ses yeux, Nobutada passait au travers de cette foule fourmillant sur le pavé. Sa quête était ailleurs. Il se concentrait sur les plus miséreux, les plus âgés, ou les plus faibles. Tantôt, il s'arrêtait pour soulever un panier un peu trop lourd pour ce vieillard, tantôt, il séparait une bagarre suite à ce débat un peu trop houleux. Malgré ses agissements, qu'il ne faisait pas à contre-cœur, mais bien, car ses préceptes de vie lui dictaient, on oubliait sa présence. Son calme et sa, presque, nonchalance, effaçait son passage au regard de ceux habitué à la vie rapide et aux cris. L'homme n'en avait que faire, son devoir était ainsi, la reconnaissance lui importait peu.

C'est au détour de cette ruelle, qu'un cri parvint jusqu'à ses oreilles, à l'affût de ce genre d'appel à l'aide. Dans une impasse sombre, un groupe semblait abattre leur courroux sur une frêle personne. Pire. Sur un enfant. De sa voix aiguë et stridente, le petit homme lançait un appel à l'aide. Comme d'accoutumer dans cette partie du Quartier, les personnes passent, les regards fuient, les oreilles se bouchent, personne ne semble entendre la souffrance de ce garçon.

Entrant dans cette ruelle d'un pas lent et silencieux, le sabreur vint à la rencontre des malfrats, de ses hommes sans honneur, s'en prenant sans miséricorde à ce petit garçon, bien moins âgé que ces brutes épaisses.

- Lâchez-le.

Le ton sérieux, le visage sans émotion du sabreur venait de prononcer ses simples mots, se faisant retourner deux des brutes ruant de coups le petit homme.

-" Bwahaha, il nous veut quoi le fantôme-là ?! Dégage de là avant qu'on t'fasse la même!"

Une menace. Comme l'avait imaginé Nobutada, de simples mots ne seraient pas assez efficaces pour rétablir l'honneur de ses truands. Sa main droite se posa sur le manche de Meiyo, son katana. Sa deuxième main pris place sur le fourreau, évitant à ce dernier de dévier la lame qui s'apprêtait à en sortir. Baissant légèrement la tête, le Shinnin ancra ses appuis, libérant cette énergie nouvelle qui parcourait son corps dans le sol, il se retrouvait au niveau de l'homme qui lui faisait face.




Dans le même mouvement, d'une rapidité permise par cette nouvelle énergie, le sabreur dégaina son arme, posant le tranchant de cette dernière sur la glotte de l'irrespectueux frappeur d'enfant.

- Partez. Maintenant.

La surprise se lisait sur le visage de la brute, ses membres commencèrent à trembler lorsque le fer froid vint se frotter le long de sa glotte. Les autres hommes s’arrêtèrent aussitôt, visiblement surpris qu'un homme ne recule pas devant leur bande de voyous. Le regard impassible de Nobutada était plongé dans celui de sa victime, lui intiment que bouger serait une mauvaise idée avec un katana posé sur la gorge.

-" Euh... Vas-y les gars, on s'casse! Et toi, tu perds rien pour attendre enflure!"

Les mots étaient lâchés, et l'emprise du sabreur sur la brute se relâcha. Les hommes prirent leurs jambes à leur cou, jouant des épaules afin de sortir rapidement de cette ruelle. Le petit homme restait au sol, le visage en sang. Nobutada s'agenouilla à son niveau, lui tendant un morceau de tissu afin d'essuyer le liquide rouge qui commençait à se rependre sur l'entièreté de son visage enfantin.  

C’est trop bien de se faire renforcer finalement. Grâce à ces chevaliers, j’ai pu découvrir que j’étais doué de chakra moi aussi ! Oui, oui, oui. Une surprise que j’ignorais moi aussi. J’arrive à voir des étoiles, j’en compte... Difficile à dire. Je vois flou. Je crois que y’a six étoiles qui se battent en duel, elles tournent autour de ma tête. En parlant de tête, qu’est-ce que ça fait mal. Heureusement que j’ai la tête dur comme un œuf dur. Tu as compris la blague ? Elle est nulle, tu n’es pas fait pour l’humour, il faut que tu commences à le comprendre. Okok Conscience-Sama.

La boisson sucrée coule toujours depuis mon sourcil. Les coups se sont arrêtés, je n’ai pas très bien compris pourquoi. Je pense que j’ai réussi le test. Ils ont eu peur de ma force légendaire. En même temps, je suis le Héros. Le Conquérant de la Lumière. Un adulte sort de nulle part, il me tend un bout de tissus. Quelle classe. Son regard est bleu comme la nuit. J’aime trop sa veste. En deux couleur, on dirait une sucette avec deux goûts. Un à l’extérieur et l’autre à l’intérieur. Il me faut la même chose.

Les gros bras de Budō sont partis faire leur cardio quotidien.

Je gonfle les pec, aspire une importante quantité d’air, libère mon plus méchant scarface, pointe du doigt la troupe qui court. « Fuyez, vous vez raison. Je me seri occuper de votre k sinon ! Bnde de nul, je vis le dire Seiki ! » Le dos de ma main passe sur mes yeux. J’essuie une poussière dans mon œil, rien à voir avec la dureté des coups. Je me tourne vers le paparazzi. « Tu veux un utogrphe du futur héros du villge ? Six wens ! » Héros et avoir de l’argent. C’est trop fort. Seiki doit forcément l’apprendre.

« Ils ont de l’chnce que j’i po libéré mon super meg trop génil pouvoir de l’mort qui tue ! Moi c’est Sigo ou le Baron Toripitn. Et on peut devenir emi ? Je veux l’même veste. Trop belle. Dis, je peux l’voir ? »

J’examine l’adulte silencieux. Il dégage tellement de classe !!! On dirait un héros comme moi. Peut être qu’il a voyagé dans le monde ? Peut être qu’il a du chakra ? Peut être qu’il a à manger ? Il est tellement calme. Faut que je devienne pareil. Ni une, ni deux, j’adopte le même visage que l’inconnu. Je me sens comme un nénuphar dans un coin d’eau. Silence. Paix. Contrôle. Trop classe. Voilà ma nouvelle idole, je vais devoir le dépasser maintenant. C’est trop tard héhé. Il a vu mes talents uniques !!! Je lui tends mon auriculaire.

« Tu grdes mon secret pour toi d’ccord ? Fut po que Seiki soche. »

Grrrrrrr. Non, ce n’est pas un animal qui vient d’apparaître. Oui, c’est bien mon ventre qui a faim. À l’aide de ma mauvaise imitation du Shinnin, je le regarde dans les yeux. Un concours de celui qui clignera pas des yeux est lancé – car j’ai décidé de le lancer maintenant. Je peux pas lui laisser me voler la vedette. C’est moi le héros, pas lui ! Encore heureux qu’ils ont fuit à cause de moi. « Si tu os besoin d’ide, dis moi. Je te protégeri comme mintenont. » Petit pouce en l’air. Je suis le plus fort.

Les couards fuyaient tel les rats qu'ils étaient. Nobutada avait même plus de considération pour les rongeurs que pour ses truands qui prenaient plaisir un frapper des innocents, comme ce petit bonhomme qui gisait encore au sol, le visage tuméfié par les coups, et le liquide rouge coulant de son arcade, visiblement ouverte. Contre toute attente, le petit homme se releva aussi sec, habillant son visage d'un voile sérieux, pointant son doigt dans la direction des bandits en fuite. Les larmes trahissaient la dureté des coups et la fragilité de ce petit homme, que la vie n'épargnait guère, visiblement.

Il se tourna ensuite vers le sabreur, s'étant relevé quelques instants auparavant, scrutant l'enfant en contrebas, de son regard impassible. Son dialecte était particulier, certains mots se trouvaient déformés. Mais c'était chose courante dans les bas-fonds de ce village. Tous n'avaient pas accès à une éducation, à un apprentissage des us et coutume, ou encore à une alphabétisation de manière générale. Ce petit homme ne dérogeait pas à la misère qui proliférait dans la Ceinture Noire.

Le petit homme, malgré les blessures, ne semblait pas avoir perdu son âme et son caractère d'enfant. C'était une bonne chose. Nobutada se réjouissait, intérieurement, que le petit homme soit encore plein de vie, prenant même le temps de rigoler, et de complètement ignorer cette situation. Il reporta son intention sur l'haori du sabreur, visiblement à son goût. Mais d'un coup, avec l'imprévisibilité qui caractérise les enfants, il se stoppa net. Son regard se plongea dans celui de l'impassible homme au katana. Qu'essayait-il de faire avec son air sérieux? Que voulait-il voir chez le Shinnin.

Manque de chance pour le petit homme, le sabreur plongea également son regard dans le sien, son visage ne bougeant pas d'un millimètre, les yeux ouverts, comme s'il s'était arrêté de respirer. Le bruit tonitruant de son ventre criant famine parvint jusqu'aux oreilles de Nobu, sans pour autant détourner le visage de son interlocuteur. Il mit la main à sa poche, tendant un petit morceau de pain qu'il avait emmené en cas d'un service s'éternisant dans le temps. Mais visiblement, ce petit homme en avait plus besoin que lui. Il lui tendit alors le quignon.



Lui demanda d'un ton sérieux, l'impassible sabreur. Un petit homme de sa carrure, et de son innocence flagrante se devait d'être accompagné dans ces ruelles, parfois mal fréquentées. Certaines personnes, comme les deux avaient pu le constater aujourd'hui, n'avaient aucune peine à frapper un enfant ou encore le racketter. La mission de Nobutada venait de changer, il était maintenant garant de ce petit homme.

Une eau salée coule depuis mon front jusqu’à ma joue. J’y glisse ma langue. Beurk. C’est ma sueur que je en train de goûter là ? Tout à fait. J’essaye de le déstabiliser. Il est trop sérieux, il cache quelque chose. C’est pas possible. J’essaye de faire comme lui, c’est difficile de ne rien faire ! Quel est son secret ? Il me le dira jamais pfff. Saleté de Tsukuri. Tous les mêmes. Je vais devoir trouver seul. À l’image d’un parfait clone, je copie son visage, cherche à imiter sa voix monocorde, adopte ma posture pour ressembler à cette statue vivante.

« Moi. Sigo. Et toi Tsukuri ? Qui es-tu ? »

J’avoue que c’est ressemblant. J’ai jamais galerer pour copier quelqu’un. J’me rappelle encore comment je rendais fou mes prêtresses hahahaha. Trop génial. Je suis sûr qu’il va craquer. Il a ignoré mon autographe. Je l’oublierai pas. Grrrr. C’est pas gentil ça. Mes bras se croisent, une mine boudeuse s’affiche alors que ce qu’il y a l’intérieur de mon bidon vibre. Encore faim. Je lâche un soupire.

Mon sourcil s’arque. Kézako ? Pourquoi il me tend un morceau de pain lui ? Ah mais oui. Je suis bête. Car j’ai faim enfaite. Il lit dans ma tête ! C’est un devin. Je dois faire attention. Okok, je sais ce que je vais dire. Alors désolé si tu m’entends. J’ai besoin d’une preuve, reste comme maintenant, cela me servira de preuve pour savoir que tu peux lire dans les pensées. Je rigolais en même. Promis juré je me moquais pas de toi. Hé. Pssst. Conscience. Tu peux prévenir Seiki ? Je crois que le monsieur arrive à nous entendre.

Bon, bon, bon. Malgré ses yeux globuleux de l’adulte, je mange le morceau de pain. Enfin, manger, plutôt dévorer. Un véritable aspirateur. Oh et du coup, vu que tu peux entendre ma voix, tu as acheté où ta veste ? Je veux la même. Elle fait un peu mamie avec la double couleur, mais au moins je pourrais te ress-... OH !!!! Je sais !!! J’ai trouvé ton secret hahahaha. Si tu me dis rien, c’est que j’ai raison d’accord ? Tu arrives à lire dans mon esprit grâce à la veste. J’ai bon, hein ? Hein ? Hein ? Hein ?

Petit moment de silence. Un grand sourire balaye mon visage. C’est trop cool. Je vais dire à Seiki de m’en prendre une ! Je pourrai écouter sa tête et celles des adultes ! Trop cooooool.

« Sinon c’quoi des p'rents ? Ço s’m'nge ? J’en veux bien si tu en o dans t’poche hein ! »

Grand sourire au visage, j’ai rien compris à ce qu’il vient de me raconter. Je pense qu’il communique en code. C’est peut être un espion, un Shinobi de l’ombre !! OOOOOOOH. MAIS OUI, MAIS OUI C’EST SÛR MÊME. Waaaah. J’veux devenir comme lui, c’est bon. Adios les ploucs, je m’en vais visiter le continent avec mes prochains talents de Ninja ! « Eh le Gothique. Tu m’prrends devenir Shinobi comme toi ? »

Le petit homme semblait continuer son jeu de mime, grimaçant à tout-va afin d'essayer le visage le plus sérieux possible, à l'instar du sabreur qui posait son regard sur lui. Bizarrement, et pour aucune raison apparente, il l'avait pris pour un de ses habitants de la colline, les Tsukuri. Après tout, c'était un enfant, les choses étaient facilement mélangées à cet âge.




L'impassible répondait à sa question, déjà sûrement oubliée pour ce petit garçon énergique, qui semblait déjà être passé outre ses blessures. Après tout, il n'était pas rare de voir des enfants solide dès le plus bas âge ici. L'ex enfant des rues en savait quelque chose, la maturité se gagne rapidement dans ces ruelles.

Le petit morceau de pain était toujours tendu dans la direction du jeune homme. Son visage, aux expressions non dissimulées, semblait être en alerte. Se méfiait-il de la nourriture que lui tendait le sabreur. C'était peut-être une nouvelle chose pour lui, ce sentiment d'entraide. Au vu de ses habits et des événements récents, il ne semblait pas avoir vraiment connu la sympathie à son égard. Peut-être qu'il craignait une nouvelle fois d'être ciblé par quelque chose en acceptant ce petit en-cas. Finalement, son ventre et son appétit semblaient reprendre le dessus sur les doutes, prenant et dévorant dans son intégralité le quignon.

Le visage de Nobutada resta de marbre, même quand le petit homme lui demanda ce que voulait dire le mot "parent". L'empathie gagnait le sabreur. Un petit homme, si jeune et si naïf, livré à la mendicité et à la vie dans ces ruelles sombres, sans personne pour l'épauler. En y réfléchissant, Nobutada ne connaissait pas le lien qu'unissait un enfant à ses parents. Ce lien que l'on peut voir dans les rues, d'enfant rigolant à gorge déployée dans les bras de leur père ou de leur mère. Lui, n'était venu au monde que pour servir de main d'œuvre, sans jamais avoir reçu de prénom, simplement considéré comme un objet. Ce petit homme semblait avoir vécu les mêmes choses, mais seul.

Shinobi? Ce mot était inconnu pour Nobutada, bien qu'il avait peut-être quelques fois lu ce mot sur d'anciens manuscrits ou autre bouquin délivré par son vieux maître. Mais la question n'était pas là. Sur son honneur, il ne pouvait laisser cet enfant seul dans ces rues, à la merci de cette bande de voyous qui s'empresserait de le retrouver dès que le sabreur aurait pris ses distances.




Sans attendre son consentement, l'impassible se remit en marche, sortant de cette impasse sombre. Il allait amener le petit homme dans la demeure de ce marchand qui veillait sur lui. Un repas chaud, une nuit de sommeil et une nouvelle veste, voilà qui permettrait peut-être à ce petit homme de reprendre du poil de la bête. Le marchand saurait peut-être quoi faire d'un enfant comme lui. Nobutada n'en doutait pas, c'était un homme compréhensif.

Bonutodo du clan Shinobi. Je le savais. C’est un ninja. Ceux qui se camouflent dans les ombres et sont trop forts au corps à corps. J’veux un combat. Ici ? Maintenant ? Bah bien sûr. Attends, doucement Saigo. Qu’est-ce qu’il y a conscience-san ? Bah regarde. Imagine il est en mission, genre sur la piste d’un dangereux criminel. Hmmhmm dis m’en plus, ça a l’air cool. Donc regarde. Imagine juste. Faut pas révéler son identité ! Si tu te combats avec, vu que l’on est trop fort, il devra lâcher son plein potentiel. Son ennemi va le remarquer et il aura perdu par ta faute. Et hop. Un nouvel abandon dans le FC Toripaitan. Ça la fout mal non ? Ouais carrément. Donc on fait quoi ? On le laisse tranquille pour l’instant. Okok, je demande son avis avant.

Bonu ! Si tu m’entends, continues à marcher comme si de rien n’était... Ok parfait. Cette cape est chouette. Il me faut la même. C’est terribleeeeee. Du coup, c’était juste pour te dire que tu étais trop classe avec ton air en mode « wow » et tes réactions en mode « waw ». Promis, je fais pas tout capoter. Je serai comme ton ombre. Aussi discret qu’une plume. Si je suis l’enfant de la prophétie, le futur héros du village, alors cette fois dis quelque chose !

...

Il a parlé ?! Il vient de parler !!!!!!!! Il veut m’offrir une veste ?! Je suis digne de ses enseignements. Merci Dieu. Il me ramène chez lui ! Trop cool. Quand les autres vont entendre ça, ils vont rager. Bande de jaloux. Je vais pouvoir faire des « Fssshh » des « Piou piou piou » ou encore des « Brrrrr ». J’ai hâte. Je me sens tout léger. C’est donc ça le plaisir ? La joie ? Un régal. C’est presque aussi cool que de manger. Alors qu’il continue à marcher, j’hoche la tête, sers mon poing droit, libère mon plus beau sourire, laisse les étoiles envahir mes yeux, puis je fonce vers lui.

J’exécute des signes incantatoires, comme les moines. À chaque fois que je vois un muret, un chariot ou même un coin de maison, je m’y faufile. Je lève ma tête, jettes des regards suspects à droite et à gauche. Renifle mon environnement. Comme Bono, je flaire ma proie. Elle m’échappera pas. Je surveille les adultes. Fais des petits commentaires sur leur façon de s’habiller, se coiffer ou comment ils marchent – oh tiens celui là est chelou, il a même pas de cheveux, on dirait un œuf.

Je gravite autour de Bono. Une boule d’énergie surexcité. Je bondille, saute partout, exécute des coups de poings face à des ennemis dissimulés que personne ne voit.

▬ Hey. Bono. On y est bientôt ?

L'enfant, d'habitude très bavard, c'était tut, se contentant de faire quelques mouvements de mains, mimant les signes qu'effectuait les affins au chakra afin de déverrouiller le potentiel de leur pouvoir. Un bien étrange phénomène, que ses mouvements de mains que tous ceux manipulant cette nouvelle énergie semblaient maîtriser en même temps que l'apparition de leur pouvoir. Un don inné, allant de pair avec le potentiel qu'éveillait les élus. L'impassible possédait bel et bien ce chakra, était en mesure de comprendre et effectuer ses signes d'incantations singuliers, pourtant, rien ne se passait après la mise en action de ses mains, comme si son chakra était verrouillé, par il ne sait quel procédé magique.

Visiblement, la mise en action des mains du petit homme n'était qu'une pâle copie de ce qu'il avait pu voir dans les rues. Comme tous les enfants, il imitait ce qu'il voyait, pourtant lui non plus ne semblait pas réussir à faire prendre vie, ne serait-ce, qu'une once de pouvoir. Tant mieux. Cet énergumène était bien trop instable pour maîtriser quelconque pouvoir dépassant sa compréhension.

Nobutada arpente ce chemin qu'il connaît que trop bien, celui séparant les ruelles de la Ceinture Noire de la demeure de son maître, mise à sa disposition pour son travail. De ces pas légers et calme, comme à l'accoutumé, le sabreur est un coup de vent, une ombre qu'on distingue à peine, son attitude paisible détonnant avec le reste de la rue. Ce qui est bien loin d'être le cas du petit homme en sa compagnie. Virevoltant, courant, frappant le vide, tournant, gigotant, autant de mots qui qualifie l'attitude du petit enfant des ruelles. Tel l'enfant qu'il est, il doit sûrement s'imaginer tout un tas de monde onirique et fantastique, avec pour seul limite, son imagination.

Quelques minutes plus tard, les deux protagonistes arrivèrent à destination, pile au moment où l'impatience de l'enfant se faisait sentir. L'impassible stoppa la marche, se postant devant une porte en bois, forgée par les soins d'artisans de qualité, laissant transparaître la richesse du marchand qui y séjournait. Frappant la porte trois fois de son poing, un homme vint lui ouvrir, le reconnaissant de suite, il s'empressa d'ouvrir grand afin qu'il puisse pénétrer dans la bâtisse. D'un signe de tête en direction du petit ahuri, il lui intima de le suivre à l'intérieur.





Une intervention calme, d'un ton presque froid, mais que le marchand ne remarquait même plus, connaissant le manque de bagou de son protecteur.

-" Et bien ! Rentre petit, assis-toi sur une chaise, on va t'apporter de la nourriture et de nouveaux vêtements, comme promis!"

Un sourire bienveillant se dégageait du marchand, assis en tailleur sur une estrade, de nombreux papiers liés à son commerce disposés tout autour de lui. Un de ses employés tirait une chaise pour le petit orphelin, tandis qu'un autre s'attelait déjà à la préparation d'un bon repas chaud pour le même petit homme.

Suite à une technique du shinobi, Bonutodo descelle la porte. Ce monde invisible m’est offert. Je suis vraiment l’élu. Héhé. Je lui rendrai l’appareil quand je serai le plus grand héros du monde. La porte est ouverte, ni une, ni deux, je fonce à l’intérieur de la maison. Je dois leur montrer mes capacités. Ils verront que c’est pas une bêtise d’avoir misé sur moi. Hop. Je cours à la vitesse du son, exécute ma meilleure vrile-salto-plongeon-torpillé-arrière. J’ai trop d’énergie. Ils sont pas prêts, si ils finissent pas ébloui j’m’appelle pas Saigo. J’suis petit mais on juge pas une couverture à son livre.

Dans ma course fulgurante, je salue les nombreux Shinobi à l’intérieur. J’ai déjà repéré le grand maître. Hop, petite inclinaison de buste comme Seiki m’a apprit puis je saute sur la chaise. Je pose un pied sur le repose dos et dégaine ma meilleure épée légendaire. Je me tourne face à lui, sort mon meilleur sourire de pirate. Histoire de leur montrer, j’agite deux-trois coups d’épée dans le vide. C’est ce qu’ils croient hein. Je vois déjà la maison se couper en deux face à la force surpuissante qui sommeille en moi.

C’est mon côté bête démoniaque enchaînée. Je le sens bien, il cherche à s’éveiller. Oof. C’est bon je l’ai relâché. J’espère qu’ils vont pas sentir l’odeur. Héhé. J’suis plutôt fier de ce pet silencieux mais assassin. Hop. Mes narines reniflent une odeur. Je rengaine mon artefact puis pars en direction de la cuisine. Je passe entre les jambes de Bonu, j’bave tellement j’ai faim. Quel plaisir. J’ai hâte de passer à l’entraînement. J’pense que ça va consister en un cache cache. Oh je sais. Avant de manger, je vais leur montrer que je peux devenir invisible. Mais pour ça, faut que je ferme la bouche à mes pensées. Bah ouais, avec leurs capes ils pourraient le deviner.

Tel le légendaire chat ailé, ma future proie, je pars me terrer dans mon trou. Derrière un rideau. Impossible qu’ils me retrouvent.

Après des heures à jouer à cache-cache, un bon repas, de longues histoires fantasmagorique de la part de ces maîtres dans l’art de l’assassinat et une bonne nuit de sommeil. Je m’casse. Enfin, j’suis invité à rester, hein, mais j’sais que c’est un test pour voir si je suis en mesure – ou non – de pas dépendre des autres. Je vois clair dans leur jeu, sûrement grâce à la cape à deux teints que l’on m’a offerte. Avec ça, j’arrive à lire dans leurs esprits. Puis j’ai un flow magnifique. Genre, tu me vois, tu te dis « wow ». Ouais, c’est l’effet que je fais. Bon, bonutodo a voulu me garder avec lui. Il voulait faire de moi son élève. J’ai bien entendu accepter. Je suis accepté dans la guide. Je suis une lame de l’obscurité. Un vengeur de l’ombre.

Quel flow.

« Missi pour tout. »

Je dévore le repas. M’incline légèrement. Claque ma meilleure tape sur l’épaule à mon senseï puis j’ouvre la porte. J’ai en tête le rituel que l’on m’a fait réciter à travers mes pensées. C’était assez stylé. Genre un abandon de la lumière pour rejoindre la troupe de l’ombre. Ça faisait comment déjà... Hmmhmmm... Je m’t-... Non. Ah si. Voilà. Je me tire, me demande pas pourquoi je suis parti sans motif. Parfois je sens mon cœur qui s'endurcit. C'est triste à dire mais plus rien ne m'attriste. Laisse-moi partir loin d'ici. Pour garder le sourire, je me disais que y'a pire. Si c'est comme ça, bah fuck la vie d'artiste. Je sais que ça fait cliché de dire qu'on est pris pour cible. Mais je veux le dire juste pour la rime. On se reverra bientôt de toute manière. On est lié par nos capes.