La lumière pénètre et zèbre les couloirs du stade. La tension est à son comble. La foule hurle à s’en briser la voix. La beauté du jeu, la beauté du sport, la beauté du combat. Des hommes sacrifiant litres de sang et de sueurs pour devenir plus fort encore. Le tout chaperonné par le regard impartial du maître des séants ; Tsukuri Kurogane.
Dans les geôles souterraines de l’infrastructure, le Simiesque a rejoint sa prison. Bien qu’il ne soit plus un esclave, il reste toujours une arme. L’outil d’un clan se voulant prêt à tout pour défaire la série de victoire de l’Invaincu. La fougue du métèque s’est calmée. Il n’attaque plus les hommes sans raison. Son regard suit les aléas des serfs. Ce ne sont que des esclaves servant les desseins d’un mégalomane.
Ces hommes s’affairent à mettre en place la nouvelle folie de leur maître. Une armure pour cette arme. D’un intense blanc laiteux, elle est d’une pureté absolue. Un présent qui attire le regard du fauve, à l’image de la lumière attirant un moustique. Est-ce pour lui ? En quel honneur ? Il se lève sous les indications des forgerons. Façonnée pour lui, son corps s’y encastre parfaitement. Lourde, ses muscles la soutiennent sans accuser la moindre perte de vitesse.
L’armure jure avec le cuivré.
Blason vivant de la dynastie Kenchikuka, l’arme rugit. Assez. Sa faim s’éveille. Alors qu’il s’apprête à quitter son ancienne demeure pour rejoindre son terrain de chasse, une arme lui est tendue. Un bâton. Ses iris s’attardent sur le bout de boit tendue. Une excroissance de l’armure, l’un ne va pas sans l’autre. De nombreux kanji y sont gravés. Cette langue lui est inconnue. Avec force, Le Roux récupère l’outil de supplice. Ce jour s’avère être le moment de son ascension. Il vient réclamer son dû, son stade.
Son rire résonne. La surface s’apprête à voir le spectacle de l’année. La herse s’ouvre.
Ses pas deviennent foulées. L’ancien esclave, la vitrine du clan, bondit en pleine arène. Les coups pleuvent. Ses poings s’écrasent contre des mâchoires. Son bâton percute de plein fouet des crânes. Les Épreuves arrivent. L’Homme-Singe ne veut rater pour rien au monde cette occasion. En tant que Banmin, il se doit de prôner la supériorité de son sang. Après la conquête du stade, il se rendra en personne sur les plaines haletantes pour saisir son destin cornu et le briser contre son genou. À cette simple pensée, l’ire s’écoule dans son sang.
La Bête s’éveille. Le Fauve ne souhaite plus se contrôler. Cette odeur, il l’a reconnaît. Un combat n’ayant pu trouvé suite. Une punition n’ayant pu être offerte. Ses épaules, prisent de spasmes, s’élèvent et se rabaissent. Il jubile, rigole a gorge déployée tel le macaque qu’il incarne. Cet homme est de retour, le maître est revenu dans son territoire. Sa queue s’abat avec force contre le sol à moult reprise. L’impatience.
Son vis à vis est pointé du bout de son bâton. Qu’il vienne montre sa toute puissance. La folie animale, voilà tout ce qui l’habite. Une chose est sûre, il ne se retiendra sous aucune prétexte. Le grand retour du combat le plus attendu de l’Arène débute tout juste.
Chakra : C. Technique utilisée :
Wu-tang 硬派 Kouha
Faction : Tsukuri. Région : Stade de l’Épreuve. Rang de puissance : B Exp. Totale : 128 Messages : 67 Inscription : 08/02/2020
Protéger toutes les créatures de l'Univers avec Amour est l'essence même des arts martiaux. — Morihei Ueshiba.
***
Dans le ciel, se dessinait une forme étrange, une arabesque d’évocations, de zones floues qui tourbillonnaient. Sa toile était pourtant d’un cyan éthéré, et à part le soleil, rien d’autre ne semblait y être dépeint. Les Épreuves approchaient comme un nuage prémonitoire parcourant les hauteurs, et plus que cela encore, des nuées illusoires, des hallucinations olfactives lui faisaient sentir l’arrivée de la plus belle des guerres... De la TAISEN. De sa véritable guerre, éternelle, absolue, définitive. Celle à laquelle l’intégralité des êtres vivants allaient devoir adhérer.
Les évènements qu’il avait guetté depuis la supériorité de la colline avaient suscité en lui… un malin plaisir. Malgré les offres du destin qui lui avait suggéré d’intervenir, l’appel au combat, sa faim s’était gardée, mûrie, promise à un repas plus goûteux, à un banquet plus fantasmagorique. Depuis son retour, tout s’était illuminé, le monde civilisé montrait enfin ses failles, ses fissures se craquelaient dans un bruissement presque audible.
Il pressentait l’extase mortuaire, il prévisualisait cette valse permanente, il était décidé à profiter de chaque instant, à combattre jusqu’au bout pour la vivre, pour s’y donner et permettre à l’humanité de connaître l’Amour inconditionnel.
Debout au milieu du Stade, Wu-tang se tenait à sa place, en présence, plein avec lui-même, empli d’un sentiment de sérénité presque malsaine. Quelques dépouilles écorchées, brisées, essoufflées, se roulaient lentement autour de lui, des petites coupures maculaient ses bras de stries rouges, du sang coulait sur sa lame et de la poussière recouvrait déjà son armure. Son ventre se gonflait tout doucement, et se raplatissait tout autant. Il ne trouvait pas encore assez de satisfaction dans son acte. Toujours pas. Mais tôt ou tard, il le savait, il le sentait, son met de jouvence allait lui être servi.
L’Invaincu avait une odeur de chocolat caramélisé, une senteur exceptionnellement sucrée, une puissance d’exhalaison telle qu’elle était capable d’annihiler tous les autres parfums. Elle était reconnaissable parmi mille. Le guerrier Katōjin ne cherchait qu’à en retrouver quelques bribes dans l’affrontement journalier, et à chaque fois qu’il s’y tentait, les goûts manquaient de finesse, de profondeur, de douceur.
Les peuplades guerrières étaient de celles qui possédaient les senteurs les plus évocatrices, les plus exotiques, les plus fruitées. Et parmi elles, les Yi du Sud, les peuples des mers du Nord et les Banmin de l’Ouest avaient en commun cette arôme d’agave, de betterave. D’un sucré pur.
Ce fumet doucereux, miellé, parcourut subitement l’Arène et la foule se mit à clamer dans un rengaine partagée les mêmes deux noms : le sien et celui d’un « Inka ». Le ciel était toujours aussi bleu, tellement bleu qu’il semblait blanchir et s’écouler en grains de lumières qui venaient se balader sur le terrain. La scène paraissait presque se répéter, se rediffuser, dans une disposition différente certes, mais dans une pareille convergence, une même magnétisation.
Il savait où le trouver, il allait le trouver, et à son odeur déjà bien étalée, il se doutait que de son côté, cet Inka allait sûrement en faire de même avec lui. Ils allaient finir par s’entrechoquer, une bonne fois pour toutes, dans un tango infernal. Il n’y avait pas d’autre alternative que celle du combat, que celle de ce salut à leurs animalités respectives, car la sauvagerie de ces hommes fous prêts à tout, n’était rien d’autre que du partage, de la communion parfaite.
Une aura carnassière s'échappait de lui, un instinct de chasseur sanguinaire, une intentionnalité massacrante. Il ressemblait à un prédateur, à une menace. Habituellement, les combats entre barbares étaient des combats à morts.
La masse grouillante de gladiateurs en mouvement s’écartait comme un banc de poisson qui laissait de la place à un requin, en se mettant à distance de lui pendant son passage et en se reliant par derrière pour continuer leurs assauts personnels. Quelques mètres étaient encore à parcourir avant d’arriver jusqu’à sa proie, mais son expression se distordait déjà, sa jubilation se trahissait finalement sur ses immenses rides zygomatiques.
Lorsqu’il arriva à destination, après quelques enjambées, un immense cercle de plus cinquante mètres environ, s’était tracé dans la foule, les guerriers y trônaient, arme en main, statiques, comme des barrières qui venaient quadriller une zone… et en son sein, en son milieu, se tenait le Singe en armure qui puait l’agave. C’était comme si sa présence l’avait appelé, comme si une machination karmique s’était amusée à traîner son pas jusqu’à cette sphère de vide et face à cette boule de hargne. Un animal béni ou un élu bestial, il semblait être à la fois les deux... Pour autant, contrairement à d’autres, son pouvoir, celui de la métamorphose zoanthropique, n’était pas vraiment de ceux qui savaient faire bouillir la lymphe du chercheur de guerre. Trop souvent, en s’y collant, en s’y mesurant dans l’Arène, il s’était senti plus sauvage, plus mordant, plus transcendant que ces bêtes empaillées, esclaves de leur civilité et de leur civisme.
Wu-tang entama une marche détendue, extrêmement lourde, chaque cliquetis qui s’échappait de son corps armé faisait retentir des petits gémissements de violence, et son visage, totalement mû, totalement changé, paraissait être greffé, tant son sourire semblait s’étirer à l’infini. Tout en avançant, il courba son buste vers l’avant et à l’aide de ses deux pognes acérées, dégaina en vitesse, en sous-main, puis cacha immédiat la lame sortie, toujours tenue de la même manière, derrière l’axe de son fourreau, pour feindre de l’avoir finalement rengainé après avoir tout simplement examiné ses micro-fissures en guise de préalable au combat. Il s'agissait d'un petit effet d'optique, d'un tour de maîtrise, qui jouait avec les angles de vue, les perspectives et la rapidité d'exécution.
Il se redressa finalement, en gardant son subterfuge apéritif actif, et alors que cette créature, trop apprêtée pour être simiesque, pointait son corps, déjà en mouvement, du bout de son sceptre, le guerrier, pressentant comme par une intuition, une attaque sournoise, une offensive cachée, se rua, d’un coup, d’une seule et même impulsion rapide, sur son adversaire. La trentaine de mètres qui les séparaient fut dévorée en l’espace d’une seconde. Il avait un bâton et avec lui l'avantage de l'allonge, alors il fallait opter pour une stratégie assez simple en réalité : l'acculer jusqu'à la saturation. Sans laisser aucun rythme, aucun repos, aucun répit, sans permettre aucun souffle, il envoya un faux-coup de fourreau en crochet, direct dans les cotes de son adversaire avec sa main gauche, afin de faire baisser légèrement sa garde, pour finalement ne même pas le toucher avec et asséner, en réalité, une terrible attaque de taille, en revers de bas en haut, à une vitesse extrêmement rapide, presque éclaire, comme une explosion volcanique, comme un orage, dans la diagonale de sa gorge.
Il s'agissait d'un coup d'essai, d'une mesure évaluative, pour tester ses réflexes, débuter la lecture. Il fallait savoir quel genre de combattant il avait en face de lui, il fallait apprendre sa mélodie, sa mélopée, et la jouer mieux que lui, le bercer et le tromper. Dans son expiration, les larges poumons de Wu-tang expulsèrent un petit son en même temps que le coup donné. Une stridence, une stridulation.
— Offre-moi ce goût d’Invaincu, Qul… Ce fut comme un chuchotement subreptice, une glissée vocale, phonique, que le bruit de l’attaque couvrit presque, mais qui, lorsqu'il se répéta, en hurlant de manière tonitruante à quelques centimètres à peine du faciès de son vis-à-vis, avec le déchaînement de fureur des plus grands monstres, fit grésiller l'intégralité des oreilles du Stade. Une balle sonique en pleine tête, un véritable déferlement de pulsions, une rage divine.ALLEZ, OFFRE MOI CE FOUTU GOUT D'INVAINCU ! Le cri semblait à la fois être un rire et une ire, à la fois être un rugissement terrible et une complainte désespérée, presque folle. ENTRETUONS-NOUS ENFIN !!! Lorsque la vague sonore s'envola jusqu'aux tribunes du Colisée, celles-ci furent comme pénétrées par une grâce d'ensemble, comme soulevées, d'un seul corps, d'une seule et unique étreinte, vers les plus suprêmes exaltations. Certains devaient sans doute penser qu'il s'agissait de paroles destinées au divertissement, les applaudissements, les sifflets d'encouragement, les noms des champions, se faisaient entendre comme des bourdonnements incessants.
Dans le feu de l'action, après avoir lancé son coup, Wu-tang resta dans la proximité de sa garde de poing, dans son maaï sécuritaire, trop près pour être à portée de bâton. Il était concentré, prêt à enchaîner, prêt à danser en cas de contres, prêt à sombrer, s’il le fallait, dans les profonds méandres de son être pour mener le plus beau combat possible. Il espérait seulement que son adversaire, cette fois-ci, allait finir par satisfaire sa soif de sang, sa faim de tripes, de morts.
Résumé technique:
Synthèse de post : Wu-tang entreprend une charge sur une grande distance à une vitesse rapide en feignant d'avoir simplement regardé l'état de sa lame, pour la dégainer en sous-main derrière son fourreau et cacher le fait qu'il détient en réalité deux "armes", puis cueille l'adversaire en feintant un coup surprise de son fourreau (full-RP) en direction de ses côtes droites, avant de couper sa trajectoire d'un coup de taille ascendant destiné à fendre sa gorge d'une entaille modérée, donnée à une vitesse très rapide.
Santé : Parfaite. Fatigue : 2B.
Techniques utilisées : 1. 2.
Armes utilisées :
Katanaarme2 emplacements
Arme blanche courbe à un seul tranchant de plus de 60 cm.
Inka 硬派 Kouha
Faction : Tsukuri Région : Asatsuyu Rang de puissance : B Exp. Totale : 0 Messages : 260 Inscription : 02/03/2020
L’avatar de la Guerre. Un monstre connu de tous Tsukuri. Une légende en devenir pour de nombreux gladiateurs. Le chasseur de l’Invaincu. La phalange de Kurogane. Wu-Tang. Un nom qui résonnera pendant des générations, façonnant une nouvelle vision du monde pour les plébéiens d’Asatsuyu... À moins que son règne ne s’achève ici et maintenant. Les grands esprits sont souvent dénués d’humilités, ils oublient que ce ne sont que des hommes. La défaite. Voilà ce qui est en mesure de détruire leur tour d’ivoire. Le piédestal qu’ils ont cherché à bâtir et que les moutons ont continué à façonner.
Les deux chasseurs se sont vus. Les deux chasseurs n’ont qu’une idée en tête. Celle de récupérer le crâne de leur vis à vis. En faire un trophée, manger le cœur et le cerveau du perdant. S’emparer du pouvoir latent en tout guerrier. À défaut d’avoir une guerre éternelle, Inka fera tout son possible pour lui faire vivre un combat éternel, à moins que sa rage bestiale n’en décide autrement. Les gladiateurs cessent leurs conflits, s’écartent et laissent place. Un vide jaillit dans cette arène pourtant toujours en ébullition. Le meilleur des hommes face au meilleur des animaux.
Un duel tant attendu.
Ces deux figures d’autorité se sont déjà croisées. Auparavant. Un bref combat, rien de bien passionnant, mais qui a marqué un minimum la psyché de l’Esprit-Libre. Il le sait fourbe. Et se prépare, ainsi, à toute éventualité. Un déplacement du Tigre et l’écart entre les deux superpuissances n’existe plus. Face à face, le singe plonge son regard dans celui de sa proie. Voilà tout ce qu’il sera aujourd’hui. Un chasseur chassé. Le dos argenté, à tord ou a raison, a une confiance absolue en son équipement. Les armoiries Tsukuri le porteront au sommet, elles le porteront à l’Invaincu, il le sait.
Le Bourreau entame son mouvement, sa danse. Il ne répondra pas à cet assaut, ou du moins, pas comme pourrait l’espérer son adversaire. La feinte se mue en assaut ascendant. Sa gorge est visée. Il s’y attendait. Alors que le coup fonce à une vitesse inouïe, le Singe va au devant de l’assaut, il se déplace vers lui. Wu-Tang lui fauche gorge et crâne dans un même mouvement. L’effet escompté du Katojin ne voit pourtant pas le jour. Le gorgerin explose, le casque laiteux suit. Il est sauf. Le déplacement déjà entamé, l’armure sur patte va au devant de son destin.
Moins de trois appuis lui permettent d’atterrir dans son dos. L’assaut premier du martialiste lui a permit de s’engouffrer dans cette faille. Tout se déroule bien vite. Aucun mouvement ne vient parasiter la boucherie en devenir. Bō en main droite, main gauche libre, L’Esprit-Libre ponctue cette esquive suicidaire, en temps normal, d’un mouvement d’une vélocité inouïe. Profitant du manque de visibilité de son adversaire, les griffes de sa senestre lui arrachent gorge et carotide dans un unique mouvement. L’insulte audible sera payée au centuple. Il y compte bien.
Santé : Gorgerin et casque brisé. Tout baigne. Chakra : 1 C. 3B. Résumé : Inka confiant quant à la résistance de son armure se permet une folie ; il passe dans le dos de son adversaire. L’assaut de celui-ci percute bien entendu sa gorge et vient briser l’une des parties de son armure (gorgerin/tête). Ensuite, il enroule très rapidement son bras autour de la gorge de son adversaire et sans perdre en vitesse, il la lui arrache.
Inventaire :
Armure TsukuriArmure Intégrale2 Emplacements
L’armure d’apparat de l’arme du clan. Forgé spécialement pour Inka, elle épouse ses mouvements sans pour autant être une quelconque gêne. Sa blancheur éclatante et ses nombreuses arabesques couleur or contraste avec la peau cuivrée de son porteur. Un petit encart, au niveau des lombaires, existe pour que sa queue puisse se mouvoir sans gène.
Bo TsukuriArme2 Emplacements
Un Bō allant de pair avec l’armure d’apparat. De nombreuses gravures s’étalonnent sur l’ensemble de l’arme.
Techniques utilisées :
Wu-tang 硬派 Kouha
Faction : Tsukuri. Région : Stade de l’Épreuve. Rang de puissance : B Exp. Totale : 128 Messages : 67 Inscription : 08/02/2020
Wu-tang était souriant, béat. Le combat débutait sous les plus beaux auspices.
Inka avait attenté un mouvement de contournement, sur trois pas zigzagants, furtifs, pendant le geste du guerrier, mais la rapidité éclaire de la taille l’avait tout de même ciblé, touché ; on ne pouvait s’arracher aussi facilement à son destin, on ne pouvait pas s’y dérober éternellement, un jour ou l’autre, il fallait lui faire face.
L’armure du singe le protégea de la prémisse offensive de Wutang, de son coup de taille offert en guise d’amuse-gueule, pour tester sa puissance, sa robustesse, ses réflexes. Et force fut de constater, dans un fracas métallique, que le cuivre fit crisser, qu’il se reposait également sur le métal pour se sauver et espérer prendre un avantage. Les brisures de sa protection s’effritèrent, roulèrent le long de ses courbes, allèrent s’entasser le creux de son buste.
Le regard plat, vide du sauvage suivait la silhouette adverse du coin de l’œil. Il lisait sur la contraction de ses muscles, de ses tendons, il voyait en ses envies, il sentait son sang simiesque pulser dans ses artères. La poussière bougeait sous ses pas. Tout était limpide dans sa vision périphérique, tout était clair, net et précis. Il lâcha son fourreau.
Toutefois, en pivotant son épaule gauche vers la droite, en penchant son buste vers l'arrière, en se retournant très rapidement pour esquiver instinctivement la contre-attaque, suivre le mouvement qui lui était destiné et en se propulsant dans le même geste, corps tendu vers le bas, pour entamer une saisie assassine, une clé sautée, à la volée, d’une vrille fantasque dont il avait le secret, il fut surpris par la célérité des griffes ennemies qui, malgré son analyse, malgré ses réflexes félins, malgré l’abaissement soudain de son centre de gravité, de son corps tout entier, vers le bas pour éviter une attaque fatale, entaillèrent nettement sa clavicule. Une gerbe de sang s’échappa de sa blessure et commença à dévaler sur les linéaments de son épaule gauche.
Le bras de la créature était allé chercher sa carotide avec une vitesse foudroyante, fulgurante, mais il était, dans son élan, tendu, dans l’axe du torse de Wu-tang. Sans lui laisser le temps de le replier, dans la continuité du geste de rotation qu’effectuait le guerrier sur lui, dans la prolongation du coup que venait de donner son adversaire, il agrippa la main ennemie avec sa poigne gauche et élança ses deux jambes, après un appui virtuose, en penchant son corps vers le bas, pour les enrouler autour de son coude, de son bicepset entamer une variante barbare du Juji Gatame. En bloquant toute liberté d'action à son articulation et en tirant tout son avant-bras vers l'arrière, il s'apprêtait à lui exploser les os, à lui faire imploser ses ligaments.
Mais, malgré l’acrobatie, l’hyper-extension de son bras libre n’était toutefois pas le véritable but de cette manœuvre. Car, dans sa main droite, Wu-tang tenait toujours son katana et cette fois-ci, son armure n’allait pas pouvoir le protéger. Fixé à son corps, comme un satellite, comme un poisson pilote, il allait lui empêcher la parade en bloquant les mouvements de son membre, il allait lui empêcher l’esquive en restant collé à lui, quoiqu’il arrive, il allait le tuer par l’ouverture gauche qui s’offrait à présent. L’arme tourna dans sa main pour être finalement tenue lame vers le bas.
Le poids de corps des deux guerriers fut attiré vers le sol, vers le sable, forçant son ennemi à se pencher, à se soutenir de son bâton pour ne pas chuter, à forcer sur ses quadriceps pour résister au dédoublement des forces des gravité, et avec la même explosion, avec la même rapidité, Wu-tang enfonça son morceau de fer tranchant dans l’endroit qu’il avait ciblé auparavant d'un coup droit terrible.
Résumé technique:
Synthèse de post : Wu-tang voit le mouvement de contournement d'Inka (vitesse rang C pour contourner une attaque de vitesse rang A - a normalement le temps de le voir passer derrière) et tente d'esquiver l'attaque à la gorge, en pivotant son épaule gauche vers le droite et en s'abaissant vers l'arrière, éloignant son buste du coup du mieux possible, mais se fait tout de même avoir par la vitesse du coup. Pendant que le coup l'atteint, le touche tout de même, il attrape son bras (avec sa main gauche), lui fait une clé à la volée en croisant ses jambes autour de son coude et part en Juji Gatame pour lui bloquer son bras. Pendant que leur poids de corps est attiré vers le bas, que Wu-tang est collé à son ennemi, qu'il lui bloque le bras gauche, il lui assène un coup droit de son katana à une vitesse très rapide pour lui perforer la gorge du côté gauche, à présent libre.
Santé : Entaille nette sur la clavicule gauche. Fatigue : 1C 4B.
Techniques utilisées : 1. 2. 3.
Armes utilisées :
Katanaarme2 emplacements
Arme blanche courbe à un seul tranchant de plus de 60 cm.
Inka 硬派 Kouha
Faction : Tsukuri Région : Asatsuyu Rang de puissance : B Exp. Totale : 0 Messages : 260 Inscription : 02/03/2020
Le sang gicle. Couvre les doigts du Banmin du cruor de son adversaire. À défaut d’avoir atteint la précieuse gorge de son adversaire, c’est la clavicule gauche du guerrier qui accuse une profonde entaille. Cette récompense n’est pas satisfaisante ni suffisante. L’ire comme l’agressivité de la bête en réclame plus. Toujours plus. Une toute autre bataille débute. Deux instincts. Deux perceptions du monde totalement différentes.
L’instinct. Une force sur laquelle tout guerrier se repose. Une sorte de sixième sens le plus souvent salutaire. Celui de l’Onimusha est développé, pour sur, mais reste-il assez puissant pour enchaîner son esquive in-extrémis et une clé d’articulation dans un même temps ? Le tout chaperonné par un adversaire se trouvant dos à lui ? Un temps, un léger temps entre la connexion de des arcanes du martialiste. Voilà tout ce qu’il suffit pour que l’Homme-Bête s’écarte des griffes du Tigre. Il le sait fourbe. Ses sens en alerte, une série de petit pas, un ballet dont lui seul a le secret, lui permet de réchapper à l’étreinte mortelle. Les doigts du Katojin effleurent presque l’armure laiteuse.
Un cadeau gentiment rejeté. Cette danse le mène sur le flanc gauche de son adversaire, celui où sa main n’est pas – encore – armé. Il n’est pas question de ralentir le rythme, mais plutôt de l’accélérer. Acculer son adversaire sous une pluie de coup, voilà le seul objectif qui transcende la bestialité du Fauve. Rapidement, un premier coup descendant part. Le singe se sert de l’allonge de son arme pour venir faucher les jambes de son adversaire. Perte d’équilibre, chute, tant de résultats possibles s’offrent à cette confrontation. Après un court instant, une courte pause, un second coup part. Il vise le crâne dans un mouvement ascendant mais n’est pas seul. La queue de l’homme singe se déploie à son tour et accompagne l’action. Elle cherche à lover la cheville la plus proche d’elle. L’animal veut se connecter avec son adversaire. Il est temps de stopper ce jeu de dupe. Il est temps de cesser de fuir.
Enfin, pour mettre fin à cette pluie de coup, un ultime coup circulaire transperce rapidement l’air. Le crâne de sa proie est toujours visé, si ça gorge ne s’offre pas à lui, son crâne se brisera bon gré mal gré un jour ou l’autre. La férocité de l’animal ne désemplit pas. Au contraire, elle ne cesse d’augmenter. Toute conscience humaine est purement effacée. Un monstre contre un autre monstre. Voilà le spectacle offert pour les plébéiens.
Chakra : 2C / 4B. Résumé : Esquive de la clef. Inka n’est donc pas à portée du coup qui suit (tu peux partir du postulat que tu ne l’as pas claqué, c’est ce que j’ai fait). Par la suite, il fustige son adversaire de trois coup de bâton. Tous rapides, le premier vise ses jambes afin de lui faire perdre l’équilibre. Les deux autres visent son crâne afin de lui briser. L’assaut est divisé en trois temps, chacun des coups est rythmé par un temps mort pour chercher à contrecarrer un mouvement de fuite. Après le premier coup, et pendant que les deux autres surviennent, le singe déploie sa queue pour qu’elle s’enroule autour de la cheville la plus proche de l’Onimusha et lui supprimer toute éventualité de fuite. Techniques utilisées :
Wu-tang 硬派 Kouha
Faction : Tsukuri. Région : Stade de l’Épreuve. Rang de puissance : B Exp. Totale : 128 Messages : 67 Inscription : 08/02/2020
Le Banmin était un adversaire coriace, nerveux et déterminé. Il ne lâchait rien, il ne donnait rien et voulait absolument tout prendre. Il bougeait avec une vitesse similaire à Wu-tang, alimentait une puissance tout aussi fulgurante. La prise à la volée et toute son exécution successive ne furent finalement qu’une prémonition martiale, une évocation subreptice auquel s’était livré le sauvage le temps d’une fraction de secondes.
La main acérée du Katōjin effleurait celle du Singe hargneux, alors qu’il tentait de se mettre à distance d’un bond fluide vers l’arrière. Comme monté sur ressort, il rebondit pour repartir aussitôt sur son côté en prenant la mesure de son bō pour attaquer avec une allonge favorable, pour l’acculer tout se pensant sauf… À son regard, à son attitude, encore une fois, il dévoilait ses plans.
Qu’avaient-ils en commun, finalement ? Leur statut de métèque, d’étranger, leur prestige au combat, leur animalité, leur soif de sang, peut-être même quelques rites qu’avaient partagés leurs ancêtres nomades et sédentaires. Et pourtant, ils n’avaient absolument rien à voir. Ils étaient comme deux opposés, deux aimants contraires qui s’attiraient jusqu’à la bande de valence. Qu’est-ce qui les différenciait alors ? C’était une divergence minime, mais qui avait son poids. Inka était devenu quelqu’un. Il avait gravi les échelons, d’esclave à officier, de sauvage à civilisé, de bête nue et enchaînée à un homme fier et armé. Wu-tang, quant à lui, n’avait jamais changé. Il était resté le même Katōjin, avait continué à respecter ses préceptes, à suivre ses traditions et par dessus tout, il avait développé, au contact des personnes civilisées, un sens du combat, un instinct stratégique insondable.
Tous ces gens là-haut, qui les regardaient… Cette plèbe carnivore, soiffarde d’un sang qu’elle ne savait même pas faire couler d’elle-même... Que savaient-ils d’eux au final ? Que comprenaient-ils à leurs valses, à leurs paroles ? Il les détestait tous. Malgré son entrain habituel, Wu-tang estimait que ce spectacle avait déjà assez duré... Il était temps pour lui de passer aux choses sérieuses. Il était temps pour lui d'incarner, une bonne fois pour toute, le Dieu de la Guerre. Grandiose, punitif, sans pitié.
Alors que son adversaire s’empressait de lui donner un coup de bâton en direction de ses jambes, il repensa à la jeune brindille qu’il avait eu l’occasion de côtoyer lors d’un entraînement au sabre, à ce Yagyū Sadaharu dont la mort vaillante avait conforté Wu-tang. Ce geste qu’il allait exécuter, était un épitaphe, un hommage rituel destiné au KENDŌ (劍道 — La voie du sabre) qu’ils savaient su maîtriser ensemble. La concentration infrangible de Wu-tang fixa ses expressions faciales, y apposa un masque transparent.
Prêt à miser sur le bénéfice de son geste fatidique, des deux coups qu’il allait placer, il avait sacrifié son intégrité physique au prix d’une réussite efficiente. Il feignait la supériorité de son adversaire pour lui laisser croire qu'il pouvait aisément prendre le dessus sur lui, mais sa tête allait finir par rouler dans le sable du stade, et les grains allaient éponger son sang. Ensuite de cela, il allait, devant tout le monde, le dévorer, à même le sol, et absorber sa puissance.
Un claquement bruyant avait dégommé sa cheville, il semblait vouloir le déséquilibrer. La stature droite de Wu-tang, malgré la douleur, fit basculer son poids de corps sur son autre cheville. Il venait sans doute de se fissurer un os, et une bosse sanguinolente, gonflant à vue d’œil, commençait à poindre sur le crâne de Wu-tang. La prise de risque était un atout qu’il fallait savoir maîtriser dans la danse barbare. Sa vision se troubla tout-à-coup. Les arabesques qu’il apercevait tout-à-l’heure étaient descendues sur le terrain. Tout tournait autour de lui à présent, les cris de ses ancêtres résonnaient dans son esprit, ses espoirs de guerre le lancinaient.
Toutefois, même fortement diminué, les réflexes de survie du guerrier lui permirent d’esquiver, d’un décalage du buste et du cou, d’un pivot de sa jambe arrière, encore libre, pour dévier d’axe le dernier assaut contondant de son ennemi et trouver l'ouverture fatale. Il sentait la queue de son adversaire enroulée autour de sa cheville abimée, il avait très bien ce qui lui pendait au nez. Il s’était concentré, focalisé sur la réussite et le timing de ses deux tailles éclaires au mépris de tout le reste. Comme une bête qui ne tenait même pas compte de sa défense, comme un monstre qui préférait recevoir en tuant plutôt que de temporiser, sécuriser.
D’une geste détendu et éclair, d’une poussée, il inclina sa lame vers le bas, apposa sa main gauche dessus, pour la tenir à double prise, et la positionna de son côté gauche pour aussitôt se propulser d'un tracé sonique. Il n’avait pas cherché à esquiver, ni à parer, il allait encaisser et punir très sévèrement… d’un prix de mort subite, d’une dot de sang. L’écart de distance était réduit.
Dans une expiration, il hurla :
— SHINEEEEEEE !!!
La lame remonta de haut en bas, dans un revers en arc de cercle, pour le frapper avec la pointe du shinai, en pleine gorge et la lui trancher. Le katana qui venait de passer comme un couperet sur la gauche de sa carotide, prit une avance en terme de rapidité et d’une torsion du poignet, il revint avec une célérité encore plus foudroyante d’un revers sur la carotide droite de l’adversaire.
Wu-tang était bien amoché, une rivière de sang coulait sur son visage, elle l’habillait comme une peinture tribale. Qu’en était-il de son adversaire désormais ? S’il était toujours vivant, ce Singe allait finir par se faire démembrer.
Résumé technique:
Synthèse de post : Wu-tang encaisse les deux premiers coups de bō afin de laisser croire à son ennemi qu'il a la supériorité du geste et du placement, puis esquive la dernière pour se décaler, trouver une ouverture et utiliser sa technique très rapide pour le frapper, à deux reprises, à droite et à gauche de sa gorge. La clé de cheville est fonctionnelle et il se laisse prendre.
Santé : Bien atteint. Entaille nette sur la clavicule gauche. Crâne poqué sur le côté gauche et entaillé. Cheville gauche bien fragilisée et prise au piège dans la queue. Fatigue : 1C 6B.
Techniques utilisées : 1. 2. 3.
Armes utilisées :
Katanaarme2 emplacements
Arme blanche courbe à un seul tranchant de plus de 60 cm.
Inka 硬派 Kouha
Faction : Tsukuri Région : Asatsuyu Rang de puissance : B Exp. Totale : 0 Messages : 260 Inscription : 02/03/2020
Le singe cramoisi halète. Le combat dure depuis trop longtemps maintenant. Les deux autochtones le savent. Il est temps de mener un terme à cette rixe. Il est temps de sortir sa botte secrète. Mourir ou emporter la tête de son adversaire, il n’y a pas de juste milieu. Il n’y a pas deux places pour de tels monstres dans l’enceinte d’Asatsuyu. Il n’y aura pas deux pourfendeurs d’Invaincu. Les coups échangés libèrent une nuée disparates de gouttes de sueurs. Le sol en est inondé.
Depuis combien de temps dure ce conflit ?
La foule s’est levée. Elle est attirée par ce spectacle macabre. Ce duel à mort entre deux métèques. Hébétée, aucun bruit ne se répercute dans l’enceinte de l’arène. Le Fauve est si happé par ce combat qu’il en oublie le monde. Il est dans sa bulle, un endroit où temps et espace ne peuvent influencer son être. Il n’est plus à Asatsuyu. Son adversaire n’est plus Wu-Tang. Il est face à un maymun. Un singe venant des contrées volcaniques de l’ouest.
Qul.
Ce mot. Cette insulte. Cette stigmate. Elle résonne dans sa tête, dans son corps, dans son âme. Une vérité lancinante. Amère. La rage tapie et scellée, depuis l’avènement du Jizen'ichi, explose enfin. Elle est encore plus ancienne. Cette haine entretenue durant son exode solitaire, elle s’écoule dans l’ensemble de ses tissus musculaires. La perte de ses frères, sœurs, mères, oncles, tantes, pères. Tous massacrés sous ses yeux. Cette douleur oubliée revient à la surface.
Dans les méandres de sa psyché, la conscience du petit enfant resurgit. Ses maux, ses peines, les affres de là solitudes, les affres d’être le seul rescapé d’une longue lignée de chasseurs. Toutes les faiblesses de l’Homme-Singe reviennent à nouveau et s’incarnent en cette chose. Le petit Banmin est plongée dans l’obscurité. Un rire, gras, rythme les battements de son myocarde. Deux gigantesques pupilles s’arrachent du voile d’obscurité. Un animal. Un singe. Gigantesque. Roux. Une monstruosité. La bête sommeillant en tout homme se saisit du bambin et le brise.
Dévoré par la bestialité de son chakra, son corps n’est plus qu’un pantin. La marionnette de son propre instinct.
Le sceptre donne naissances à des traumas. Le sang s’ecoule. Ce ne sera pas suffisant pour abattre cet homme. Ce Dieu de la Guerre. Alors que la lame fuse à une vitesse inouïe pour lui ouvrir la gorge, alors que son destin semble être scellé, alors que son adversaire voit déjà la tête roulée au sol de l’animal... Un coup, tout aussi rapide, est libéré par l’Esprit-Libre. La lame entre en confrontation avec le bâton du singe. La bouche de la bête se déforme, un unique mot.
« Qul. » murmure le singe.
Wu-Tang n’a pas dit son dernier mot. Le retour de flamme ne tarde pas à venir, la Déité guerrière revient s’enquérir de la gorge du martyr. Dans un mouvement simple, mais tout autant efficace, l’assaut se confronte une nouvelle fois à la relique Tsukuri. Ces quatre coups sont une danse dont eux seuls ont le secret. La dextre cramponnée avec force, le bâton se confronte et égalise aussi bien avec la vitesse qu’avec la force de son gibier.
« QUL. » s’écrie le singe.
Inka ne voulait pas en arriver jusque là. Il ne voulait pas, à la base, puiser dans une telle énergie. L’alter ego, ce monstre, n’a que faire d’épargner une proie. Il veut le crâne de ce Seigneur et s’en donnera les moyens, quitte à sacrifier sa propre vie. D’une vitesse inouïe, dépassant de loin les précédents assauts, de manière quasi-instantanée, le poing du singe s’écrase avec force contre la mâchoire du Katojin. De par la sauvagerie du choc, la mâchoire de la déité – et quelques os annexes – se détruisent sur le coup. Accompagnant son coup jusqu’au bout, la créature projette son adversaire contre l’un des murs du terrain, ceux démarquant l’arène des gradins.
« QUUUUUUUUL. » hurle à la mort le singe.
Wu-Tang. Le meilleur adversaire qui lui a été donné de voir. Un monstre, un guerrier sans égal. Malheureusement, il n’aura jamais l’occasion de se repaitre de ses entrailles, de goûter à son âme, de fortifier son corps grâce aux centaines de vies qu’il a prise. Sa transformation s’effrite. Ses griffes se rétractent, ses crocs rapetissent, ses poils comme sa queue réintègre son corps. L’avatar simiesque disparaît, au profit du cuivré. Le Roux tombe au sol. Inconscient, sans force.
Spoiler:
Santé : Ko. Chakra : Vidé. Résumé : Les deux coups de sabre sont contrés. Inka, sachant son destin scellé, libère un ultime assaut. L’assaut fulgurant ne vise qu’une chose ; le visage de son adversaire. Il ne cherche qu’une chose : le briser en un ultime coup. Un adversaire de cet acabit se doit de goûter à sa plus puissance technique. Malheureusement, vidé de toutes énergie – surcharge oblige – Inka tombe au sol, inconscient. Techniques :
Le Conteur Maître du Jeu
Faction : Aucune Région : Kusa no Kuni Rang de puissance : S Exp. Totale : 668 Messages : 305 Inscription : 17/02/2020
Du gaspillage. Une entreprise ruinée. Un conflit puéril d'ego. L'effondrement du salut du clan. Comment affronter la Bête lorsque les soldats ne peuvent tenir les rangs ? Comment espérer vaincre l'Invaincu lorsque ses armes s'entretuent ? Tsukuri Kurogane n'était pas de bonne humeur. Il avait, comme à son habitude, assisté à l'évolution du combat, des prémices de ses ambitions à la bêtise de sa conclusion. Deux guerriers de leur trempe, deux sauvages natifs de Kusa, pouvaient séparer les eaux et déplacer les montagnes. Pourtant, ils avaient décidé d'ignorer tout décence, tout respect, tout devoir, pour essayer d'asséner le coup de grâce à leur prochain.
Sur le sable du Stade de l'Épreuve, ils gisaient inertes. L'un était vidé de toute énergie ; l'autre subissait la ruine de sa mâchoire, les nerfs torturés par une douleur trop vive. Ensemble, ils nageaient dans le royaume de l'inconscience. Un sentiment de cohésion inespéré, qui avait exigé un sacrifice mutuel pour exister. Que faire de ces chiens désobéissants ? Fallait-il rester de marbre, et sanctionner cet écart de conduite suicidaire, ou passer l'éponge sur leurs affres et leur tendre la main ? Le Maître des Jeux pestait de colère.
Accompagné par son fidèle homme de main, Keiji, le fils cadet d'Izaya foula son arène pour rejoindre ses esclaves immobiles. Ce libre-arbitre avait trop duré. Il avait fallu ôter les chaînes de l'esclave simiesque, et donné des responsabilités à cet étranger sans aucune valeur morale, pour attiser les braises de cette scène déchirante. Le garçon, qui n'avait donné qu'amour et confiance à ses serviteurs, contemplait amèrement les retours viciés de son investissement. Il ne pouvait laisser passer ce comportement – cette trahison.
L'éducation de ces chiens était à revoir. Ils devaient apprendre la leçon.
À quelques pas des deux cadavres, Tsukuri Kurogane les toisa de sa taille menue. Comment des guerriers aussi prestigieux, des élus de l'adrénaline, des prodiges du combat, avaient pu s'enticher de telles bassesses ? Le jeune garçon ne comprenait pas. Il leur avait tant donné, en amour comme en confiance, et voici ce qu'il en avait retiré.
« Maître Kurogane... »
La voix de Keiji irrita la patience effilée du jeune souverain.
« Je ne veux plus les voir. » trancha-t-il sèchement.
Les athlètes du Stade de l'Épreuve eurent du mal à prendre conscience de la tournure des évènements. Ils avaient bel et bien vu l'affrontement dantesque des deux Kouha – mais l'arrivée du Maître des Jeux en personne sur la sable était un évènement encore plus rare, et marquant. Toute activité fut mise sur pause en attendant la fin de la crise.
« Prépare les geôles du Stade. Ils doivent apprendre à se comporter comme des membres émérites du clan Tsukuri, qu'ils représentent indignement en se pavanant de la sorte. Et répare-moi ce sauvage Katojin. De la manière de ton choix. Les traits saillants de son visage m'importent peu. — Oui, Maître Kurogane... — Veille à ce que leurs avantages soient caduques. — Monsieur, votre Père est-il d'accord avec cette décision ? — Ce sont mes combattants. Mes choses. Je peux les crucifier sur la place du village, si je le souhaite. — Cela pourrait nuire à la réputation du clan Tsukuri, monsieur... — Laisser carte blanche à ces idiots – capables de prouesses surhumaines – annihilerait notre image. Ils ne sont pas les nouveaux seigneurs d'Asatsuyu. Seulement sa nouvelle Peste. S'ils sont incapables de représenter le moindre intérêt pour notre clan, alors ils seront abandonnés aux ténèbres. »
Des paires de bras supplémentaires se rajoutèrent au service de Keiji. En possession d'une force mécanique suffisante, il s'enquit à s'occuper des deux Futeki déchus, trainés comme des sacs à patates, des poids morts sans aucune valeur. Le bras droit du Maître des Jeux s'enquit néanmoins à vérifier les signes vitaux du Katojin, et fut rassuré de savoir qu'il n'était pas en danger de mort immédiate. Son visage n'allait jamais retrouver sa beauté rustre d'amont, certes, mais rien de trop sensible avait été endommagé par la frappe meurtrière de l'Esprit-Libre. Excepté son amour propre. Par chance, il allait avoir de nombreux jours de convalescence pour retracer le fil de son histoire, et purger son âme de toute étincelle de révolte. Un contexte idéal. Deux cellules voisines, pour deux rivaux ayant voulu attenter à la vie de l'autre, les pieds et mains liés, enchaînés, et le corps soumis à la faim. Des vacances idylliques pour dompter les plus sauvages des bêtes, et leur apprendre l'obéissance.
« Reprenez vos entraînements. Les Épreuves arrivent bientôt. »
Hélas, le Banmin Inka et le Katojin Wu-Tang étaient dans l'incapacité de participer aux épreuves qualificatives.
A.N. : Vos personnages sont en prison et/ou en convalescence le temps de cette vague de Contrats Narrés. Vous perdez temporairement votre grade honorifique. Tsukuri Kurogane peut vous faire sortir en dernier recours.