Seido avait trouvé deux endroits où chercher. Le Théâtre de la demi-lune et un lieu entre le Kiosque et l’Atelier des Kodama. Cela se jouait à une logique toute bête. Comptait-on les écailles de la tête ? Les dragons avaient évidemment des écailles sur le crâne, ils en étaient recouvert même, mais avaient une configuration bien spécifique. Le créateur des énigmes en avait-il tenu compte ? Finalement, c’était le second lieu qui débouchait sur une entrée, dissimulée. Il fallait compter les grandes écailles alors. L’orphelin avait même pensé aux égouts du Théatre, ou même à l’hypogée, c’était ce à quoi il pensait lorsqu’on lui disait en-dessous.

Il n’avait pas totalement tort. La cachette donnait accès à des souterrains. En s’y enfonçant, il tombait sur un grand tableau : la prochaine énigme. Soufflant de désespoir, il sortait une feuille avant de recopier. ENCORE. Jamais de sa vie il n’avait eu à retranscrire autant sur papier. Le bougre ne savait même pas écrire, il y dessinait simplement ce qu’il voyait. Cela lui avait bien réussir jusqu’ici toutefois. Instinct de chasseur, il pistait au sol s’il y avait eu un quelconque passage avant lui. Le lieu semblait vierge d’au moins quelques jours. Les galeries étaient sombres et semblaient s’enfoncer plus encore dans l’obscurité. Il devait s’équiper de torches.

L’endroit était propice à un traquenard. L’orphelin devait assurer ses arrières s’il souhaitait délivrer le poissonnier entrepreneur ou le mécène saint-maritain. Avant toutes choses, il tenait informé Mifune en glissant un papier sous le seul de sa porte, qui reprenait la carte d’Asatsuyu en lui ayant indiqué à l’aide d’un cercle le lieu caché. Dans le message, le garde du corps pouvait également y retrouver une abeille : une de celles qu’il avait ramassé au sommet de l’arbre de cristal, ainsi que la moitié de la branche de cristal qui lui avait été tendue. Ainsi, il ne pouvait y avoir d’erreur sur l’identité du destinateur. L’enquête devenait dangereuse. Il devait appeler Hyozan à la rescousse.

Entre les sentiments qui l’assiégaient et son cerveau qui travaillait à longueur de journée, obnubilé par l’espoir que représentait cette chasse aux indices, l’orphelin était épuisé. Heureusement, il avait pu compter sur Washi. Il rentrait aux milles poissons, son lieu de résidence actuel, comme pour se remémorer de tous les souvenirs, comme pour attendre le retour de Shiro. Au lendemain, c’était son demi-frère qui venait démarcher Seido, à peine réveillé d’une nuit entrecoupée de cauchemars. Pourtant, on lui lançait déjà de la nourriture au visage. Encore dans les bras de morphée, l’orphelin voyait la brochette et la brioche retomber. D’un geste néanmoins vif, il rattrapait la brioche, laissant la viande rencontrer le sol, comme si un choix conscient avait été fait. En effet, le chasseur pouvait manger du gibier autant qu’il voulait, ce n’était pas forcément vrai pour d’autres mets. Il se baissait pour ramasser, lâchant avec reproches :

On j’joue pas ‘vec l’nourriture.

Écoutant Hyozan, ce dernier réussit à lui décrocher un début de sourire. Un fait notable. L’espoir réussissait si bien au chasseur, et voir Washi aussi investi lui réchauffait le coeur.

J’t’aurai pa’t’expliquer alors, tant mieux.

Des affaires semblaient avoir été préparées, mais pas toutes. Seido était rentré la veille lessivé. Il finissait ses bagages : une pierre à feu, des torches, un peu de bois, de l’eau, des rations, ses armes, des bandages de premier soins et une brindille de cristal. Sur le chemin, il partageait ses craintes que ce soit une embuscade à l’abri des regards. Il lui confiait qu’il était en contact avec le garde du corps de Zaisan Seizui : Sohori Mifune, auquel il lui avait envoyé les informations pour qu’il puisse les retrouver. En pénétrant la grotte secrète, Tanaka Shuzo était déjà au travail devant le tableau. Réalisant que les deux hommes étaient plus rapide que lui pour cet exercice, il préférait leur apporter son aide et garder les lieux afin de leur offrir les meilleures conditions possibles. A l’arrivée du Shinnin passé Tsukuri, Seido prenait des nouvelles :

Katataka ! T’as d’nouvelles d’nos visiteurs ? Ils nous parlaient d’choses étranges, t’sais c’que c’était ?  

Après quelques heures, le groupe obtenait enfin la réponse. Seido lui avait eu le temps de s'imprégner de l’aura des sigils, de ces étranges runes. Il essayait d’en attraper le sens mystique. Il se méfiait de ce “X”. Le chasseur sentait qu’elle prévenait d’un malheur, qu’elle était annonciateur d’une fin. Une croix, le symbole était fort, lourd de signification : une erreur, la mort. La mort d’Hayai y jouait certainement pour beaucoup dans ce ressenti mais l’instinct du chasseur de monstre s’exprimait.  

Les X là, on évite, j’le sens pas, pt-être piégé. On allume pas toutes nos torches comme d’guignols, une devant, une à l'arrière. Les lieux s’pas sûrs, gardez bien ça en tête.

Spoiler:

1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 7 mon cher Seiki, merci à toi pour cette super expérience ! En tant que nouveau joueur sur le forum, ça m'a fait vraiment plaisir !

Le groupe n’avait peut-être pas prit les galeries les plus courtes, mais la schéma ne représentait pas les distances, seulement des chemins. Ce n’était pas une carte, c’était un itinéraire. Leur aventure débouchait dans une salle avec en son seins, un coffre disposé au centre. L’instinct du chasseur lui poussait au piège. Il vérifiait ce dernier couloir, cette dernière cavité qui les menait visiblement à la prochaine étape. Ce petit jeu commençait à faire perdre patiente l’orphelin. Il s’attendait à y voir des personnes, responsable de toute cette mise en scène, responsable de l'enlèvement et de la disparition de ceux que le chasseur recherchait.

Toujours sur ses gardes, il surveillait pour la troupe d’élu si aucun signe de danger ne les menaçait, assurant leur sécurité. Un cliqueti d’un mécanisme indiquait que les trois cerveaux avaient réussi à ouvrir la caisse renfermant jalousement ses secrets. Il ressentait soudainement une énergie qu’il avait croisé à mainte reprise. Un pouvoir brut, sauvage et dangereux. Se retournant, le chasseur de monstre en recherchait la cause, fouillant partout du regard jusqu’à ce que son oeil soit attiré par un éclat rouge. Il avait déjà ressenti cette sensation.

Attention, lâches ça ! C’dangereux !

Ce rouge insolent lui rappelait le sang du tigre, mais pas que. Au cours de ses chasses, il y croisait parfois des monstres qui dégageait cette même énergie. Leur sang était peut-être empli de cette pierre. Ce cailloux sanguinaire pouvait être le responsable de l’apparition de ces monstruosités, de leur mutation. La toucher revenait peut-être à en devenir également un. Les monstres étaient apparu en même temps que le chakra. Non, avant, ses souvenirs étaient flous et l’expérience de la forêt y faisait vivre des chimères. Les Élus, les Monstres, Le Bijuuseki. Tout s'entremêlent dans son crâne, tandis que le noble et le bourgeois échangeait sur la démarche à suivre.

J’crois qu’cette pierre peut être à l’origine d’chakra et d’monstre. Pour l’coffre, t’Don n’y changera rien. L’message était clair, ils r’cherchent des Elu, pas d’Don en particulier. Quelq’chose m’dit ça n’marchera pas, mais essayes. Y’a qu’les idiots qui n’tentent pas.

Une pierre et une carte. La frustration de Seido lui faisait lâcher un juron de déception. Fais chier. Il percutait une pierre au sol d’un mouvement de jambe, l’envoyant valser en dehors de la cavité. Hyozan semblait penser pareil que lui : être un Elu semblait important. Sa théorie ne s’arrêtait pas là et allait beaucoup plus loin : Céphée, un roi, tout semblait convainquant. Jusqu’à ce qu’il propose de toucher le Bijuuseki. L’expression de Seido se décomposait. C’était suicidaire. Son demi-frère lui lançait l’argument ultime pour qu’il change d’avis : Pour Shiro. Ni une ni deux, les pensées de l’orpehlin s’activaient pour aller en son sens. En chassant les créatures au sang écarlate, le membre des Griffes de l’Aube avait-il déjà été tacheté du leur ? Avait-il muté ? S’était-il transformé en Monstre ? L’avis de Seido sur le chakra était très controversé.

Rhaaaaaaa-a.. D’accord.

Se positionnant comme les trois autres, il touchait un bout de la carte et de la pierre, tout en y envoyant du chakra, observant avec crainte ce qu’y pourrait s’y produire. Seido s’imprégnait de l’image comme demandé, avant de couper en cinqs - avec un certain plaisir - morceaux cette maudite pierre. Cette sensation de coupe : il n’y avait pas de doute, c’était la même.

J’prends cette foutue carte. Pour vous, c’est pt-être qu’des énigmes et d’secrets à percer. Pour moi, s’agit d’retrouver un frère disparu. A l’origine, j’voulais r’trouver l’mécène, mais j’dois bien avouer qu’maintenant qu’son sort.. m’importe un peu moins... face à c’lui d’mon frangin. Même si j'espère qu’ils sont liées.

Aoki semblait approuver, tout en rectifiant un élément de partage qui semblait le déranger. Seido lui donnait son accord et le reste du groupe ne semblait pas opposé à l’idée.