Les Kobayashi pleurent la perte de l’un des leurs. Un jeune frère du Lion Écarlate a été deporté vers la Ceinture Noire pour être parqué tel un animal. Cruel destin qui aurait pu être évité si la Brigade Kaï n’eut été convié dans leur demeure. Cette scène surréaliste, celle d’un enfant en apparence sain qui se débat pour rester au côté des siens, a marqué les esprits. Peu à peu, la noblesse prend conscience de la situation. Leur sang ou leurs fonds ne pouvaient les sauver de cette insidieuse maladie. Pire, si la maladie a touché l’un des membres de la famille d’un héros du champ de bataille, alors tous peuvent être confronté à cette infection. Nombreux sont les Tsukuri qui décident de se faire dépister tandis que d’autres on peur d’un résultat positif et préfère rester terrer chez eux le temps que le temps fasse effet.

Le quartier des épices est transfiguré. Plusieurs palissades hautes de plusieurs mètres de haut se détachent du sol pour atteindre les cieux. Le quartier s’enferme sur lui-même, dans tous les sens du terme. Les allées et venues sont contrôlées. Les fronts nord ouest et sud ouest disposent de moins d’hommes. Tous les efforts sont concentrés à l’est, principal foyer de la maladie et terreau de la révolte. Une partie du peuple comprend tandis qu’une autre s’indigne. Nombreux sont les actes véhéments qui sont recensés. Les sévères brimades – cachées derrière le bien commun – calment la plupart des indigents zélés. Plus personnes ne peut entrer sans passer par une pluralité de barrage où divers senseurs se relaient. Des élus n’ayant rien à voir avec les projets de La Triade prêtent main forte à ce projet de grand ampleur. Il faut veiller sur les autres, encore plus quand ils ne sont pas en mesure de le faire eux même. À l’instar de l’artiste désuet, très nombreux sont les âmes qui sont négatives. Les premières estimations mettent en avant plusieurs pourcentages. D’aucuns estiment qu’il n’y aurait que dix pourcent de contaminés. D’autres, plus paranoïaques que leurs confrères, mettent en avant un chiffre ahurissant. Soixante-quinze pourcent de la population serait atteinte et l’apocalypse arriverait... Mais ce ne sont que des bruits de couloir n’est-ce pas ?

Ce foyer de la pandémie évolue sans cesse. Hier, la population y était retranchée et avait du mal à espérer la venue d’un jour nouveau. Aujourd’hui, de l’eau à couler sous les ponts. Bo Takeshi s’est montré plus doux qu’à l’accoutumé. Il a autorisé les âmes saines de ce foyer à rejoindre son royaume dénué de peur, de faim, ou encore de soif. Pour rejoindre sa demeure, il fallait uniquement tronquer son égo et l’accepter en tant que chef unique. Pas moins d’un tiers des habitants de la banlieue s’y sont réfugiés. Apres ce flux migratoire gérer avec brio qui a tout de même subit quelques mâchoires pots cassés, le goulag ne contient plus que les contaminés, les félons affiliés à la Cité Noire et les irréductibles Shinnin attachés à leur quartier. La Brigade Kaï ne peut être partout et n’est pas en force de restreindre tout le monde dans la Ceinture Noire. Ainsi, les groupes extérieurs à la lignée des Kaïto ne sont pas aussi inquiétés que les nombreuses familles marchandes. Ceci explique les nombreux cas de personnes identifiées comme porteuse du virus mais qui restaient assignées, ou non, à résidence car elles sont reliées aux pions d’Izaya ou aux érudits. Selon la prévenance d’un individu, il n’est pas traité avec impartialité.

Suite à cette avalanche de nouvelles âmes, l’économie a fait un bond en avant. Nombreux sont les étales de marchands véreux qui mettent en avant des cures obscures pour se protéger du Mal Noir. Pour ne citer qu’elle, on parle d’une concoction mélangeant liquide séminale de taureau, crête de coq, venin de serpent, tête de fourmis, poils inconnus et bien d’autres éléments proscrits. Protection efficiente ou baratin ? Dans un contexte où la folie et la paranoïa phagocytent le cerveau des sains, les wens coulent à flot pour se prémunir du danger. Le Tenbu Horin n’est pas en reste. Son chiffre d’affaire n’a eu de cesse d’augmenter. Les nobliaux, se sachant protégés dans le quartier des épices, n’hésitent pas une seule seconde à débourser plusieurs taels pour leurs plaisirs pervers. Plaisirs offerts par le temple des perversions du Miyazaki.

Une information a fuité. Un jeune enfant, emmener pour une inspection, aurait semble-t-il éveiller le Mal Noir. Le vrai. Celui qui a jadis atteint la Ceinture Noire. Sang noir, veines ébènes, forte toux, force décuplée, le regard livide, une faim de chair et un comportement ultra violent. Tout coïncide. L’enfant aurait été abattu faute de moyen anti propagation. Plusieurs escadrons de la Brigade Kaï se sont rendus dans la Ceinture Noire pour ériger plusieurs barrages de bois et de pierre – au cas où. Ainsi, le village ne sera pas directement en première ligne. De leurs côtés, les âmes esseulées sont repoussées, jours après jours, toujours un peu plus loin, vers la forêt. Forêt où une recrudescence des contrôles se fait ressentir... Le pire est à craindre. L’ombre de la seconde vague noie déjà la Rosée du Matin. Jin, le Gardien, veille, mais pour combien de temps encore ?