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    Wu-tang
    硬派 Kouha
    Faction : Tsukuri.
    Région : Stade de l’Épreuve.
    Rang de puissance : B
    Exp. Totale : 128
    Messages : 67
    Inscription : 08/02/2020
    Wu-tang

    TANKYUU (探究 — Marche exploratoire) [Contrat personnalisé - B] Empty TANKYUU (探究 — Marche exploratoire) [Contrat personnalisé - B]

    Message par Wu-tang Jeu 13 Fév - 3:07



    TANKYUU

    (探究 — Marche exploratoire)


    TANKYUU (探究 — Marche exploratoire) [Contrat personnalisé - B] T3g7


    Les ruelles de Safran étaient toujours bondées, remplies à craquer de camelots en tous genres et d’acheteurs chevronnés. Elles s’étendaient dans le Quartier des Épices avec un déploiement en arborescence, un véritable dédale labyrinthique qui savait avaler les badauds, aspirer leur âme et leur bourse, pour les digérer et les recracher, décharnés, dépouillés. Il s’agissait d’un  rite initiatique que Wu-tang ne connaissait pas et qui ne manqua pas de s’imposer à lui.

    Dérouté, comme à son habitude, par les parfums enivrants qui fusaient autour de son museau, le guerrier tribal avançait, perdu, presque hébété, au milieu d’une avenue marchande. Des particules multicolores planaient dans les airs, au-dessus de lui, et traversaient l’espace, en se promenant d’étalages en étalages, en montant dans les habitations, en descendant au ras des chevilles. Son nez levé fleurait leur odeur persistante : il s’agissait d’épices, plus particulièrement, de curcuma, de cardamone, de coriandre et de safran.

    La mine concentrée de Wu-tang trahissait toutefois un certain agacement, un sentiment de gêne persistant, qui grattait son cou, sa nuque et l’arrière de son crâne. Que se passait-il ?

    — Aaaaaah ! Une intuition… constata-t-il, avec excitation, en caressant son avant-bras musculeux. Ses poils étaient hérissés, dressés comme des fougères sur son derme, leurs bulbes compressés s’érigeaient en champs et en rangées. Il ne ressentait une telle chaleur que dans un cas bien particulier : la guerre, le combat.  Qu’est-ce qui… Sa question oratoire fut soudainement interrompue.
    C’est un bien joli sabre que vous allez là, dîtes-moi voir ! Une main fripée venait d’agripper le manche qui pendait à son ceinturon de cuire. Je vous l’achète ! À prix fort !
    — Il n’est pas à vendre.
    Où est-ce que vous l’avez eu ? continua pourtant le vieillard, avec insistance. Il ne lâchait pas sa prise. Et puis, cette finition ! C’est quoi ? Des fils de soie ? Wu-tang fut forcé de se l’avouer : il venait de tomber sur un molosse, qui serrait entre ses dents une proie qu’il n’allait pas lâcher, qu’il allait plumer jusqu’à la nudité la plus totale. Son visage se tourna lentement vers son interlocuteur et le fixa, en fronçant les sourcils avec de plus en plus de hargne.

    TANKYUU (探究 — Marche exploratoire) [Contrat personnalisé - B] Hdtm

    — Écoute moi bien, le vioc. La main du sauvage se posa sur celle du marchand, et commença à serrer par-dessus sa poigne, avec une force de constriction qui le fit pâlir petit à petit. Je t’ai dit qu’il n’était pas à vendre. Alors, si tu ne veux pas que je te dépèce, là, maintenant, tout de suite, devant tout le monde, tu ferais mieux de dégager de mon chemin. Des craquèlements articulaires se firent entendre, le cartilage de sa main se faisait broyer avec une aisance déconcertante.  En maintenant son emprise, il fit pivoter son poignet sur le manche et le tourna vers le bas pour faire basculer le bras tout entier du contrevenant et le soumettre au sol. Dans un cri de douleur caractéristique et des halètements bruyants, il posa un genou à terre.
    Je… Arrête, s’il-te-plaît… Dis… Dis-moi… L’étreinte se resserrait au fur et à mesure. Sous la pression exercée, sa peau s'étirait comme une fine pâte de farine et se craquelait, doucement. Aaaarghh… Arrête… Je t’en supplie. Il la lâcha enfin. Le marchand fit tomber son bras endolori et le regarda enfler à vue d’œil, en pleurant. Je… Je… Son ton hésitant n’était plus audible. Il bredouillait vainement, espérant avoir la force de dire quelque chose. Tu… Tu…
    — Cesse de me parler. Tu empestes.
    Tu... Tu es un monstre ! Pour... Pourquoi est-ce...
    — Je t'ai dit... lâcha Wu-tang, en plaçant une main derrière la nuque du marchand avec douceur... de fermer ta gueule. Son genou se leva avec souplesse et vint frapper son menton, d'un geste banal, sans y porter d'importance. L’ensemble de ses dents se brisèrent, sa mâchoire se disloqua, entraînée par la puissance du coup, du sang gerba de ses narines. Il s’effondra totalement, en convulsant, et une mousse nacarat, épaisse, coula aux bords des lèvres.

    Son pas reprit alors une allure convenable, lente et baladeuse, laissant derrière lui une dépouille inanimée en offrande aux détrousseurs. Ces derniers ne se firent, d'ailleurs, pas prier pour lui faire les poches et se battre tels des charognards au bord d'un repas. Personne ne s'était soucié de son état de santé dans cette jungle humaine. Pour quelques wèns à peine, ils avaient fait disparaître cette courte altercation dans la cohue générale, et l'action — ses conséquences surtout — s'était perdue dans le mouvement de la foule, flou et impénétrable.

    Il n'y avait pas à dire... Wu-tang était un sauvage né. Ce serpentement permanent, cette masse de gens en perpétuel gigotement, ces parfums qui inondaient ses sens ; tout cela le tendait énormément. Depuis son arrivée à Asatsuyu, il n'était jamais vraiment parvenu à tempérer son comportement, à policer ses interactions ou à contrôler ses pulsions, mais il avait tout de même su exhumer ses excentricités dans les Épreuves du clan Tsukuri et en faire une force capitale. Il était un fauve qui fascinait les spectateurs et duquel, lorsqu'il nous arrivait de le croiser, il ne fallait surtout pas s'approcher, sous peine de morsures graves.

    Et pourtant...

    Bon, je suppose qu'on ne pourra pas te convaincre par l'argent. Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? Qu'est-ce que ton cœur recherche ? Une voix enrouée interféra sur sa droite. Wu-tang s'arrêta, progressivement, sur quelques pas et, après un soupir de détermination, se tourna vers le son pour écouter ce qu'on avait à lui dire.

    TANKYUU (探究 — Marche exploratoire) [Contrat personnalisé - B] Xsxs

    À seulement quelques centimètres de lui, un homme le considérait, pipe pendant au bec, assis en tailleur sur une étale. Il ne bougeait pas, et se tenait le menton, dos courbé, les coudes enfoncés dans les creux de ses genoux.  Le sérieux avec lequel il s'appliquait à le regarder, interloqua Wu-tang. Il lui adressa alors un sourire, suivi d'une levée de nez affirmative signifiant : « continue, tu m’intéresses ». Il avait réussi à dompter son intérêt pendant un court instant, mais allait-il le garder encore longtemps ?

    Laisse-moi t'expliquer une chose, guerrier...
    Wu-tang
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    Wu-tang

    TANKYUU (探究 — Marche exploratoire) [Contrat personnalisé - B] Empty Re: TANKYUU (探究 — Marche exploratoire) [Contrat personnalisé - B]

    Message par Wu-tang Dim 16 Fév - 15:43

    [...]

    TANKYUU (探究 — Marche exploratoire) [Contrat personnalisé - B] M5zk

    — Donc, si je comprends bien... La valeur du fer est en train d'augmenter, et tous les marchands veulent en acheter pour gagner plus d'argent ?
    C'est plus ou moins cela, oui.
    — Intéressant... Très intéressant... marmonna-t-il, avec malice. Mais, pourquoi est-ce que les prix montent, alors ?
    Personne ne le sait vraiment, en réalité. Il y a tout un jeu d'ombres qui se trame autour de cette hausse monétaire. De nombreuses rumeurs entraînent de nombreuses supputations et de fil en aiguille, avec l'effet de foule, les marchands vendent ou investissent. Nous sommes sur un marché, il faut le savoir. Ici, nous réagissons en temps et en heures à la demande, nous adaptons notre offre en permanence. La vie d'un... tenta de continuer le vieux marchand avant de se faire couper par Wu-tang, d'un signe de la main : paume ouverte devant son visage.
    — Quelles rumeurs au juste ?
    Orrhhf... souffla le marchand, en se redressant. Rien de bien fou ! Je ne sais même pas si c'est bien utile que je te les dises, si tu veux tout savoir. Wu-tang, qui avait le menton relevé, le rabaissa alors et lui jeta un regard désapprobateur, sourire aux lèvres, pour l'enjoindre à continuer.  Si ? Bon, alors... Mon fils distribue le lait de bufflonne dans le Quartier des Arts et il m'a rapporté avoir entendu plusieurs fois de la part de Tsukurijin, que les instances dirigeantes avaient intérêt à faire augmenter le prix du fer pour faire monter leur niveau de vie. Plus les transactions sont chères, plus grosse est la commission, paraît-il. Je n'y crois pas vraiment. J'ai également entendu dire de certains marchands qu'il s'agissait d'une volonté plus globale, des trois clans, de faire émerger la production d'un nouvel alliage de métal, qu'on appelle l'acier. Beaucoup plus résistant, plus léger, difficilement oxydable, moins cher... Bref, plus rentable.
    — L'acier, hein ? Le nom siffle bien, rigola Wu-tang, en fantasmant sur la nature de l'élément.
    Mais si tu veux mon avis, je pense que la rumeur que j'estime être la plus plausible... Étrangement, alors que le timbre de voix du marchand commençait à se durcir, ses aigus à être plus distincts, il chuchota, en regardant de droite à gauche... parle de la Fournaise et du clan... Le son qui sortit de sa bouche fut minime, presque cristallin... du clan Shashutsuki.


    — SHASHUTSUKI ? répéta Wu-tang, à voix haute, une main collée derrière l'oreille pour mieux entendre.
    PAS SI FORT !!! paniqua alors le marchand, en gesticulant du bout des bras. On risquerait de nous entendre... C'est une information qui se monnaye cher ici, mais je suppose que tu les connais, n'est-ce pas ?
    — Pas du tout. Parle m'en plus.
    Guerrier. Vend-moi ton sabre et je te donnerai toutes les informations que tu cherches.
    — Je ne cherche rien que tu puisses m'offrir, vieille branche. Et je croyais avoir été clair avec l'autre marchand, pourtant : ce sabre n'est pas à vendre.
    La Triade s'agite, indéniablement, reprit-il de plus belle, en continuant à conter ses belles histoires. Ici, comme ailleurs. Tout n'est plus désormais qu'un vague jeu d'ombres... L'équilibre...
    — Tu radotes, trancha Wu-tang.
    Ecoute, je vais jouer franc jeu. Mon échoppe ne fonctionne plus, je suis au bord de la faillite, les gens n'achètent pas de crèmes glacées en hiver. Il faut que je me renouvelle, alors faisons un échange de bon procédé. Vend moi au moins tes armes de jet ou... à la limite, une de tes épaulières, je sais pas !
    — Et... j'ai quoi en échange, moi ?
    Des informations cruciales, que tu pourras revendre, utiliser ou je ne sais guère !
    — Pour obtenir ces informations, il me suffit simplement de te menacer. Par exemple, en faisant ceci... expliqua-t-il en dégainant nonchalamment son wakizashi et en le posant, doucement, sur la jugulaire du marchand. Tu vois ? Ta vie contre une information cruciale que je pourrais réutiliser. On est bons, non ? Allez. Parle-moi de la Fournaise, maintenant. L'homme, qui tenait sa pipe en bouche, écarta ses babines, choqué, et fit tomber ce qu'elles tenaient. Il tremblota, fébrilement.
    Je... bégaya-t-il. Il venait de se faire avoir par ce sauvage dont l'intelligence ne sautait pas aux yeux. Je peux te parler... de... Je peux te parler de la Fournaise, en effet. Il faut savoir que tout n'est qu'un jeu d'ombre... La lame appuya contre l'artère et exerça une pression de plus en plus insoutenable. La Fournaise est une ancienne forge qui a appartenu au clan Shashutsuki ! Elle était immense, invincible ! À l'entente du mot « forge », le regard de Wu-tang s'illumina, ses pupilles se dilatèrent. C'était donc cela son intuition ? Celle de s'être rapproché, sans le savoir, sans le vouloir, de la Taisen (大戦), de la grande guerre qu'il désirait tant ?
    — Shashutsuki... Une forge invincible... reprit Wu-tang, pensif, en relâchant la prise qu'il avait sur la gorge du marchand. Comment as-tu obtenu cette information ?
    Je t'aiderai, je te le promets, guerrier. Je te dirai tout ce que je sais, mais aide-moi en retour. J'ai besoin de ce fer pour continuer à exister sur ce marché. Une goutte de sueur perla sur le front du vieux monsieur. Il venait de lancer sa dernière technique commerciale : celle de la pitié.

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    — Très bien... concéda finalement le guerrier, en tirant trois kunaï de sa poche. Mon sabre n'est pas vendre, mais je peux toujours te donner ces quelques coutelets. Prend-les et parle. Sa main tendue était ferme, et son regard, qui fixait le marchand avec un sérieux militaire, se voulait strict au possible. Ils savaient, tous les deux, ce qui allait se passer si les accords n'étaient pas respectés.
    C'est au moins ça de pris... rechigna le marchand, en prenant les kunaï d'un geste désenchanté, désespéré. Le clan Shashutsuki ne s'est pas éteint en même temps que le feu de la Fournaise, il a continué à vivoter, tel un poisson pilote sous le ventre d'un requin, au crochet des Tsukuri. Il a subsisté, résisté, à l'hégémonie goulue de la Triade. Pour autant, personne ne sait grand chose d'eux en vérité. Leur histoire est orale, leurs traces ont été effacées. Wu-tang était concentré sur chaque mot qui lui était offert, et attendait impatiemment qu'il en vienne au fait. Il m'est arrivé, après une saison de vache grasse, et une soirée bien arrosée, pour fêter une semaine de recette, de discuter avec un archiviste du clan Tsukuri. C'est de lui qui viennent toutes les informations que j'ai pu te donner, mais je ne l'ai plus jamais croisé après cette soirée. Assez étrangement.
    — Je vois... C'est au Quartier des Arts que je dois me rendre si je veux en savoir plus sur cette forge.
    Je n'en sais trop rien, moi-même, je ne comprends pas tout à cette histoire... commenta le laitier, d'un regard en coin, en se grattant un angle de sa joue. D'ailleurs, juste comme ça, s-tu sûr de ne pas vouloir me vendre ton sabre ? Le poing du guerrier alla s'encastrer dans le thorax du vendeur, qui fut projeté en arrière par la force du coup. Sa dépouille, en s'enfonçant dans le voile de tissu qui faisait tenir l'étalage, alla, comme un fantôme, s'emmitoufler dans les débris.
    — Je suis sûr. Merci pour ce savoir. Wu-tang observa son poing pulser, avec dépit. Il avait pourtant prévenu de nombreuses fois. Un animal sauvage avertissait toujours avant d'attaquer, mais visiblement... cet épicier n'était pas assez fin. Que le Tengen (天眼) s'ouvre pour toi. Une révérence chamanique, constituée d'un geste de vague au-dessus de l'épaule puis d'un claquement de langue bruyant, fut lancé aux débris dans lesquels le marchand gisait.

    Ses talons se tournèrent, ensuite, en direction de ses quartiers. Les fumées des ruelles de Safran s'évaporaient et Wu-tang éventrait leur évanescence, d'un calme céruléen, comme possédé par une volonté qui le dépassait. Qu'allait-il trouver sur sa voie ?
      herbeherbe