La belle rouquine s'était levée de bonne heure. Une p'tite routine instaurée il y a d'ça des années. Elle se reposerait au moment d'sa mort, voilà! Le commerce de l'opium, ça représentait un belle part du marché, une clientèle élevée. Après tout, qui n'appréciait pas les douceurs des rêveries parfumées de cette plante sacrée? Les fous, évidemment! Ah! Ah! Intégrée récemment au sein du clan Shinnin, Ahmya faisait ses premiers pas sous les ordres de la déesse de la Panacée... Azusa, la Doctoresse. Avoir pour modèle une femme, c'était un privilège qu'elle comptait honorer.

Assise à la fenêtre, une tasse de porcelaine chaude entre les mains, la plantureuse rouquine regardait à l'horizon. Elle le faisait à tous les matins, c'était une sorte de rituel. « Les nuages. En les regardant, le ciel et eux, il est possible de savoir à l'avance de quoi la journée sera faite. J'vous l'assure! » S'empressait-elle d'expliquer à ses amants lorsqu'ils la trouvait perchée là.

0600 : Quelqu'un cogna à sa porte. « Une missive urgente, pour vous. » lança une petite voix de l'autre côtés du loquet.

La contrebandière devait se rendre dans les labyrinthes, alias les Ruelles de safran afin d'y rejoindre un commerçant local du nom de @Ryomen Shiro dont elle avait entendu parler à maintes reprises pour sa révolution dans l'industrie de la pêche. « Ce doit être important, alors. » Ensemble, ils devraient enquêter sur un homme, supposé descendant direct de l'Empereur-Élu, qui utiliserait son influence pour accaparer une pare du marché. Une situation qui ne plaît pas aux boss.

Attrapant sa sacoche bourrée d'Sanbon, elle noua sa tignasse rouquine en un chignon haut avant de déguerpir comme une poule sans tête vers les ruelles, plus exactement au croisement des marchands de pain et du comptoir de viandes exotiques. C'était dans ces environs que sévissait apparemment l'homme en question.

Elle attendait son coéquipier, portant fièrement le badge clanique autour du cou et une encre rouge sur les lèvres. Il pourrait difficilement la louper. Pour l'instant, elle humait les différents parfums qui planaient ici et là, se réjouissant de la température clémente, d'un soleil de début d'été, qui rendait les lieux si unique et rassembleur.

Adossé au mur d'un petit établissement, la belle attendait avec impatience l'arrivée de son collègue. Posée là, la contrebandière pouvait entendre les commérages de ruelles.

Adossé au mur d'un établissement, l'cul posé contre la brique chaude, Ahmya attendait avec impatience l'arrivée de son collègue. « Excusez-moi... messieurs?! » Lança-t-elle, tout sourire, à deux hommes qui passaient par là. « On m'a dit qu'il y avait un homme dans ses ruelles... l'héritier de l'Empereur-Roi. Euh... ça vous dit quelque chose? » Ajouta-t-elle, posant la main droite sur ses hanches, le bras gauche sous ses seins.

Les deux hommes s'approchèrent d'elle, visiblement gênés par les atouts de leur interlocutrice. « Oui, euh... Cette énergumène s'est installé plus bas, à quelques rues d'ici. L'héritier de l'Empereur-Roi, vraiment? Vous y croyez-vous? » Lança l'un deux, tandis que l'autre se contentait d’acquiescer.

« Merci messieurs, vous êtes formidables! »

Soudain, alors qu'elle terminait avec les deux hommes, elle aperçu le joli minois des mille poissons et elle s'illumina. Il fallait dire qu'il était bel homme, même si elle préférait ses victimes un peu plus musclées. Toutefois, ce petit sourire narquoi qu'il avait lui donnait un air de mauvais garçon qui lui plaisait bien. Un vendeur de sa trempe devait forcément être un orateur d'exception, elle l'espérait. Soudain, il se présenta, puis lui demanda son nom. Il l'avait appelé beauté et elle en était ravie! Un sourire charmeur accroché au visage, la belle répondit. « Arrêtez, voyons... vous allez me faire rougir! Ah! Ah! » Lança-telle naïvement. Les compliments, ça lui faisait toujours un petit quelque chose.

« Vous pouvez m'appeler Ahmya, la p'tite nouvelle du clan. Ah! Ah! La meilleure contr... euh... colporteuse de la Panacée. En ce qui a trait à notre enquête, j'ai demandé à ces deux hommes de m'indiquer le chemin. Notre héritier présumé ne serait qu'à quelques rues d'ici, plus au sud. Je vous propose de nous y rendre sans plus tarder et d’interroger les passants sur les activités de cet hommes, ces propos, etc. Question d'en savoir un peu plus avant de débarquer là. Qu'en dites-vous? »

Le p'tit saligaud, il l'avait déchiffrée! « Ah! Ah! Vous m'enlevez les mots d'la bouche, coquin. » Dit-elle, une main posée sur la joue. Son nouvel ami avait prononcé ces mots avec assurance, comme s'ils n'étaient rien. Ça lui plaisait bien, un homme ouvert d'esprit. « Vous allez m'faire rougir! »

Shiro expliqua son plan à la charmante demoiselle qui acquiesça. Le duo descendit les ruelles, empruntant la route indiquée par les deux hommes. S'il était très gentil à son égard, la belle rouquine, à l'écoute des propos de son collègue, réalisa que ce dernier n'était qu'un homme... comme tous les autres... ne considérant la femme que pour ses formes avantageuses. Toutefois, elle ne garda aucune rancune. Après tout, elle le savait bien... c'était une bonasse, une bombasse, une 14/10! Qui plus est, le plan du propriétaire des 1000 poissons était parfait! Il avait vu en elle ce qu'au final, tout le monde voyait.

À la queue leu-leu, ils suivirent le flux de passants jusqu'à retrouver le reste du bassin, amassé autour d'une estrade érigée pour l’héritier de la Dynastie Kaïto... leur proie!

La plantureuse beauté passa à l'offensive, bombant le torse, inclinant la tête légèrement, marchant les jambes serrées, le déhancher... un balancier envoutant. Alors qu'elle se rapprochait de l'estrade, elle constata avec mépris que l'homme d'intérêt était sous la garde de deux hommes de main. Ahmya, déjà dans son rôle, mais aussi profondément séduite par les traits exotiques de l'homme au gourdin. Elle se mordit le bout des lèvre, sentit un feu s'allumer quelque part dans le bas de son ventre. Cet homme aux muscles bandés lui cognait dans l’œil.

« Allô mon loup! Moi... c'est Ahmya. » Souffla-t-elle la bouche en cœur. Elle fit un pas de plus, courbant légèrement le dos de manière à souligner ses atouts féminins. « Écoute moi mon joli, il est impératif que je m'entretienne avec l'héritier... seule de préférence. » Gloussa-t-elle en caressant doucement le creux de sa cuisse droite.

Il s'agissait d'une invitation claire.

Les paroles de cet homme, elles avaient quelque chose d'étrange... de presque sincère. Il ne semblait pas être comme ses prédécesseurs présumés. S'il était bien ce qu'il prétendait, alors cherchait-il vraiment à faire meilleur? Pourquoi s'afficher ici, ainsi...?