Pour briller, l'adolescent piteux ne pouvait s'en remettre qu'à une seule et unique option : Démontrer son efficacité et sa régularité en tant que serviteur du Seigneur Shinryo.

En la matière, le programme imposé par son père Shoni Kogan lui avait apporté une base propice au maniement des armes et, ironiquement, au sang-froid face à toute sorte de situations. Si dans ce dernier cas, les nombreuses séquelles passées l'avaient d'avantage meurtris que grandis, sa mémoire corporelle savait prendre le relais dans l'imminence d'une crise et sa peur bien que palpable se transformait en combustible fiable.
La réalité, c'est que son paternel l'avait brisé, mais ce qui en restait n'était pas totalement à jeter et pouvait encore être largement fructifié.

Une moralité sinistre à laquelle Osamu n'avait plus d'autres choix que de se raccrocher sans faillir. Autrefois il avait protesté - Il avait saisi l'occasion de se délivrer, de se rebeller. Mais ce soubresaut de personnalité s'était soldé sur une chute plus glaçante encore.
Aujourd'hui, le garçon ne pouvait que se résigner. Le devait, même.

Raison pour laquelle il s'entretenait. Certains s'évertuaient à progresser pour leur propre compte, animés par une philosophie d'autodidacte ou par la volonté de devenir une égide pour les leurs. Dans son cas à lui, il ne s'agissait plus que d'assumer l'étiquette souhaitée par son père et y correspondre au delà de toutes attentes. Il n'y avait plus que de cette manière ci qu'il pouvait espérer être reconnu comme autre chose qu'un garçon pitoyable et malaisant. Puis vivre. Pour de vrai.
...
De plus, de tels lieux le dispensaient partiellement de côtoyer des gens "normaux", favorisant au contraire la rencontre d'individus variés et aux tendances monomaniaques quant à leur Art. Des gens qui n'avaient pas que ça à faire de le considérer, et même si c'était le cas, ces mêmes gens ne possédaient pas le même regard. Étaient plus sensibles aux prouesses d'un combattant qu'envers son physique ou sa personnalité. Ce qui hélas, arrangeait fortement l'héritier Shoni.


Et ce même s'il n'avait pas encore accompli la moindre prouesse.

Cela ne saurait tarder. Intimement, il le savait, le lisait même dans ce sable qui s'agitait sous ses yeux mornes suite à la réalisation d'un simple mudra. Au milieu d'un espace d'entrainement en plein air, Osamu semblait perdu dans ses pensées, presque béât durant sa manipulation plus ludique qu'autre chose. Ce pouvoir lui offrirait ce qu'il n'aurait jamais pu obtenir. Grâce à lui, toutes ses failles seraient comblées.
Tôt ou tard, grâce à cela.
Il connaîtrait la Paix.

Terre Battue - Ft. Omasu

Hier avait été une journée mouvementée. Après leur avoir couru après pendant si longtemps, j'avais enfin pu affronter des élus dans des combats à pouvoirs. Des affrontements que j'avais remportés. Toutefois, ma satisfaction n'était pas entière. Il m'en fallait plus. Je m'étais prouvé ma force en vainquant des adversaires toujours plus forts. Ma supériorité ne faisait aucun doute. Mais pour mesurer ma valeur, je devais tomber sur plus fort que moi. Car c'est lorsqu'il est face à ses propres limites, et qu'il se doit de les surpasser, que l'on peut mesurer la valeur d'un homme. Aujourd'hui, plutôt que d'opérer pour Bô Takeshi, le parrain de la pègre Shinnin, j'avais opté pour une excursion dans ce qui était réputé pour être le repère des plus vaillants guerriers du Pays. Le Stade de l’Épreuve.

D'ailleurs, un événement grandiose allait y avoir lieu d'ici peu de temps, et je devais m'y préparer au mieux. Rien de tel qu'un petit entraînement pour travailler ma technique, décupler mes forces, accroître mon efficacité. Les enjeux politiques d'un tel événement m'échappaient totalement, et c'était bel et bien par ambition personnelle que je m'y intéressais. En effet, quoi de mieux qu'une compétition pour emballer un esprit aussi compétiteur que le mien !

Une série de détonations retentirent sur l'un des terrains de terre battue. Des nuages de poussière s'élevaient, tandis que des bruits de coups résonnaient, et des cris de douleur étaient audibles. Trois contre un, un trio s'était fait retourner comme des crêpes sans aucun mal par leur adversaire. Un adversaire grandiose, super beau et magnifique, qui s'avérait être nul autre que MOI.

« BWAHAHAHA ! GOÛTEZ À MA TOUTE PUISSANCE ! »

Beaucoup de bruit pour pas grand chose. En tout cas, j'leur ai quand même foutu une sacrée raclée ! Bien que bon nombre d'entre eux ne contrôlent pas encore leurs bénédictions parfaitement, ils étaient tout de même initié aux secrets du chakra depuis bien plus longtemps que moi pour la plupart. Fier de ma démonstration de force, j'agitais les bras dans tous les sens en hurlant, provoquant chacun des combattants présents en duel. Ceux-ci fuyaient la queue entre les jambes, et peu à peu, la masse difforme que formaient la foule se déplaça pour m'isoler dans un coin. Esseulé, je m'arrêtais de gesticuler, avant de pester intérieurement. Ces lâches ! Pas un pour me tenir tête aujourd'hui. Des combats d'anthologie avait pris place ici-même, mais ceux-ci étaient rares, les journées en ce lieu étaient généralement banales. Il aurait été surprenant que je tombe sur un de ces combats dantesques dès ma première venue. Toutefois, ce n'était pas une raison pour en rester sur des combats moisis. Il devait bien y avoir au moins une personne pouvant me tenir tête ici !

Je plongeai les mains dans mes sacoches ninja, avant d'envoyer au hasard deux poignées de shurikens, pour un total de six, qui partaient dans toutes les directions. Les lancers avaient été discrets, mais étaient faciles à esquiver ou à contrer, pour peu que l'on soit suffisamment sur ses gardes. Selon leurs réactions, mes cibles allaient potentiellement devenir mes prochains adversaires.

Infos:

 

Quant tout à coup, un beuglement sabotait son moment d'innocence.

Le sable retombait aussitôt à même le sol pendant qu'il pivotait sa tête vers l'origine de ce son, ou plutôt de cette dantesque déclaration de confiance en soi. Grimaçant, Osamu se renfrognait. Bien qu'il venait de plus en plus souvent par ici, personne ne l'avait jamais vu parler. Seuls ses fameux cris de guerre aigus accompagnant parfois sa gestuelle armée retentissaient, sinon rien. Jamais il n'aurait osé clamer quoique ce soit ici; comme le faisait en cet instant le fier blondinet remuant la poussière sur son passage.

Néanmoins, ses sens étaient déjà en alerte. Intimement, il espérait que ce bougre se calme ou se fasse alpaguer par d'autres orgueilleux du même acabit... sauf que le sifflement incisif d'un projectile attisait déjà sa mémoire corporelle. Sans se relever, sa dextre attrapait alors son wakizashi, son buste pivotait et sa chevelure épaisse se balançait en arrière, mettant en évidence des yeux frappés autant par la peur que par la surprise.  
Le shuriken crissait alors contre la lame courbe pointée avec célérité puis gagnait un nouvel horizon.

Sitôt l'acte accompli la respiration du garçon s'emballait. L'adrénaline. Ses jambes cotonneuses se déliaient toutefois rapidement puisqu'il bondissait sur place afin de se relever, faisant face à ce qui serait hélas une nouvelle menace à gérer dans son triste et malchanceux quotidien. Le contraste était frappant entre les deux protagonistes, car celui-ci ne semblait ni accueillir cette hostilité comme un jeu ni ne semblait relever le défi avec assurance.

Bien au contraire.
Il déglutissait, et, voyant qu'un temps de latence lui était offert, rangeait le wakizashi pour plutôt poser ses doigts moites sur le manche de son katana quant à lui toujours rangé. Les lèvres pendantes, il attendait la suite sans réagir, priant déjà pour que toute cette tension s'éteigne. Il ne voulait pas être pris en chasse, ce qui convenait peu avec son aura de victime.  

Stoïque, il refermait la bouche, fixant le gêneur de son regard vitreux et conservant sa stature de défense.
Ainsi posté, ses intentions semblaient troubles. Comme s'il invitait son rival d'infortune à poursuivre les hostilités - ce qui n'était pourtant absolument pas son souhait. Mais pas un mot ne sortait non plus de son visage de poisson mort afin d'indiquer le contraire... Quant à ses yeux, même s'ils étaient pointés vers l'inconnu, ne semblaient que regarder vaguement en sa direction sans s'attarder sur son visage, donnant probablement une impression bizarre à celui-ci.

Va t-en...

Spoiler:

- La Danse de l’Épine ! -

Infos:

   
 

C'était sûr... Dès que le blondinet avait posé son regard sur le pauvre Osamu, les dés avaient été jetés.
Aussitôt il fusait en sa direction, décochant un second projectile - un senbon cette fois - néanmoins facilement déjoué, à l'instar du dernier. Evidemment cette tentative restait un simple leurre, impossible de se tromper la dessus - Pourtant, le craintif aux yeux globuleux ne s'était pas imaginé un seul instant que la charge gagnerait tant en célérité une fois la moitié du chemin parcouru. Il le payait cher, de plein fouet même. Malgré une piètre tentative d'esquive les poings caparaçonnés de son adversaire lui arrachait la peau en raison des pics métalliques le recouvrant, en plus de le sonner sur le coup, si bien que la troisième frappe se faisait moins douloureuse. Mais toutefois dès plus impactante, le projetant purement et simplement au tapis à quelques mètres de là.
Le Shoni dégustait de ses lèvres ouvertes et ensanglantées le tapis de terre sableuse propre à l'arène.

Visiblement, son rival improvisé ne plaisantait pas du tout. Un grand malade !
La proie se ressaisissait tant bien que mal, en dépit de ses yeux larmoyants et embués, naturellement guidée par son instinct de survie promptement piqué à vif. Le katana abandonné sur place après le choc si violent que la respiration jusque là haletante s'était coupée momentanément, reprenant son cycle avec peine.

Une très mauvaise idée de lui avoir laissé l'initiative... Un défaut hélas assumé presque sans regret, puisqu'en ne l'attaquant pas, il s'était donné une chance que l'autre tourne les talons ou s'en prenne à un énième quidam - Un pari vraisemblablement foireux.
Déjà des mudra s’enchaînaient et le sol tout autours de lui implosait sourdement, le rendant plus friable encore qu'il ne l'était déjà. Il n'était pas trop tard pour reprendre l’initiative et ainsi éviter un bizutage en règle... Fuir, toujours fuir. Mais peut-être pas totalement cette fois, puisque Osamu comptait bien récupérer son katana. Katana qu'il observait tristement pendant que son corps s'enfonçait dans le sable. Un spectacle qui ne plairait probablement pas à cet adversaire en quête de duel de bonhommes.

Mais pas le choix. La loque humaine avait besoin d'accuser le coup avant de se jeter à nouveau dans la gueule du loup.
Ce court répit ne lui épargnait d'ailleurs pas tout le stress provoqué par une telle anticipation des événements à venir. Le blondinet semblait plus vif, et il ne saurait asséner le moindre coup si un assaut supplémentaire s'ajoutait à sa peine déjà suffisamment conséquente. Un sillon se traçait à la surface du sol alors qu'il s'éloignait - Il n'irait pas bien loin ainsi. Très vite, il devrait sortir.

Spoiler:

Infos:

   
 
Dans son élément, Osamu se sentait en sécurité. A tord.
Quand bien même il s'apprêtait à ressortir après s'être permis un léger regain d'acuité, son propre katana apparaissait sur la route qu'il arpentait désormais en sens inverse, de manière à répliquer. La longue lame virevoltante se plantait sans réellement représenter une menace sérieuse; sauf qu'une fois encore, la surprise s'invitait à la partie : La lame de belle facture explosait tout bonnement à proximité. Une partie du sable se soulevait alors que celui alentours s'engouffrait dans le mince cratère légèrement glissant.

Le cœur du poisson de sable tambourinait sous sa cage thoracique compressée par la crainte et la stupeur. Un fond de tristesse l'envahissait également en réalisant que son arme de prédilection avait probablement été détruite dans l'équation. Et dire que ses deux sabres avaient été fabriqués sur mesure après qu'il ait malencontreusement fait rouiller les siens quelques temps après la découverte de sa bénédiction...
Cette pensée lui arrachait une larme. Même s'il n'était pas spécialement un fétichiste des lames, il possédait peu de biens personnels et c'était une petite part de lui-même qui volait en éclat à cet instant. La détonation ne lui avait néanmoins pas fait tant de mal physiquement, même si le sable s'était condensé tout autours de son corps et que l'action l'avait exposé, fouettant un peu plus son visage meurtri.

Ni une ni deux, la lugubre victime transformait alors cette soudaine faille en porte de sortie. Son adversaire ne le laisserait vraisemblablement pas fuir, il irait donc à sa rencontre comme on le lui avait appris. Telle une bête coincée, il chargeait à son tour, sortant de son sable mouvant, effectuant quelques pas hasardeux et plongeant aux pieds du blondinet tout en décochant son wakizashi. Un passage-éclair, net, visant le tendon de la cheville. Une entreprise délicate qui avait peu de chance de sectionner quoique ce soit, mais pourrait au moins restreindre la célérité de l'ennemi si elle portait ses fruits.
Sitôt ceci fait, il envoyait sa lame plus loin puis s'engouffrait de plus belle dans la mare de sable sans demander son reste. Son visage lui piquait, la matière granuleuse enrobant les plaies causées par les poings acérés.

Cette fois-ci, il ne sortait qu'au point de chute de son arme - une fois mais pas deux ! - sans la récupérer, ayant juste repris une distance modeste dans le but de ne pas subir une contre-attaque immédiate. Mais Osamu avait compris une chose : Au corps à corps comme à distance, son rival d'infortune disposait de ressources certaines. Alors il ne fallait pas traîner. A peine sorti, un nouveau mudra annonçait une énième levée de sable, cette fois-ci plus conséquente et épaisse. Les minces minéraux se maintenaient en l'air puis tournoyaient autours de l'ennemi, le frappant de part en part.

La moue en jachère, il souriait sous cette vision, maintenant son signe incantatoire. Certes il avait toujours peur... mais il appréciait la détresse lorsqu'elle s'avérait contagieuse ; même si ce n'était peut-être pas encore le cas pour son adversaire, et rien que l'imaginer en difficulté face à ce sable agressif offrait au triste adolescent un peu de baume au cœur !

Spoiler:

Infos:

   

Magnifique !
Oui, ça fonctionnait !

Osamu regagnait de sa contenance malgré sa frimousse autant salie par la saleté que les hématomes se gonflant progressivement à mesure du temps. Un sourire béât se muait même sur celle-ci lors de cette vision du sable s'abattant sans temps mort sur la silhouette adverse. Le fouettant d'abord, puis le brûlant certainement à mesure des frottements...! Quelle beauté.

Kkkikkuku!... prends ça!... et ça!! Sifflait-il à travers ses dents serrées, intensifiant au moins par fantasme son courroux.

Le blondinet vivace s'était mis à l'arrêt alors que lui-même se tenait à la surface. Il avait pris l'ascendant ! Et l'autre ne pouvait plus rien y faire ! C'était sûr ! Il gagnerait contre toute attente !

T... TU ES PERDU !.... kkkukuku!! Osait-il clamer cette fois-ci assez fort afin de se faire entendre malgré l’étouffement sonore certainement appliqué par ses volées de sable.

Assurément, le Shoni retrouvait sa confiance en lui, malgré tout absorbé par sa propre emprise sur autrui.  Il avançait de quelques pas, marchant même sur son wakizashi toujours plaqué contre le sol afin de se rapprocher un brin, détaillant les sévices qui résultaient de sa bénédiction.
Peut-être qu'à force d'insistance et d'implication, son rival d'infortune finirait par disparaître, dévoré par les sables ?!
Oui, tout cela finirait bien par le charcuter !... La victime vengeresse y croyait dur comme pierre en l'instant !

T... tes bras ne te protégeront pas bien longtemps !!!... non non nooon...

Spoiler:

Terre Battue - Ft. Omasu

La tempête faisait toujours rage, et dans le grondement causé par ce tumulte, la voix de mon adversaire résonnait.

« Kkkikkuku!... prends ça!... et ça!! »

Heeeeein ?!, pensais-je. Il est vraiment en train de se marrer, là ? Mon orgueil était touché. S'il pensait pouvoir se permettre de rire en plein affrontement contre moi, je devais lui en faire payer le prix fort. Je n'arrêterai pas avant de lui avoir délogé une dent.

« T... TU ES PERDU ! T... tes bras ne te protégeront pas bien longtemps !!! »

Sa voix était à peine audible, mais je devinais qu'il riait au ton de sa voix. L'écho de ses mots se répétait dans ma tête, et venait titiller mon orgueil un peu plus. Il riait de ma faiblesse, riait parce que j'avais atteint mes limites. Mais c'était justement ce dont j'avais besoin. La raison pour laquelle je recherchais un adversaire de ce calibre. Pour... Me surpasser. Une simple pensée. J'avais de quoi me décider pour de bon.

« Et puis merde... »

Les bourrasques poussiéreuses continuaient d'arracher mes vêtements, exposant de plus en plus mon corps à l'érosion. Mais je trouvais en mois la force de tenir, au moins un peu plus longtemps. M'abaissant sur mes appuis, je m'élançai droit en avant, me couvrant le visage à l'aide du bras gauche tandis que j'armais mon poing droit vers l'arrière. Dans une concentration extrême, je parvins à malaxer mon chakra dans mon corps entier, tandis que j'approchais dangereusement du poisson des sables, qui, immobilisé par sa technique, ne pouvait que me voir approcher malgré les embûches auxquelles il me confrontait.

J'avançais de profil de sorte à réduire la zone impactée frontalement par la tempête de sable. L'instant décisif arriva. Dès qu'il fut à portée de main, je dépliai mon bras gauche de sorte à donner un coup en revers dans les mains de mon adversaire, avec l'intention d'interrompre son signe incantatoire et ainsi rompre sa technique. En guise d'assaisonnement, une explosion s'ajouta à l'impact, rendant le coup d'autant plus puissant. Mais ce n'était pas tout. Dans la continuité de mon mouvement, tandis que mon buste pivotait sur la gauche pour donner du poids à cette frappe, c'était mon poing droit qui vint, d'un geste circulaire, frapper mon adversaire en pleine joue, d'un crochet presque plongeant. Le second coup profitait de tout mon poids et de toute l'inertie de ma charge, et pouvait totalement renverser Osamu s'il le prenait de plein fouet. De plus, une seconde explosion vint rajouter quelques saveurs épicées à la sauce.

« MANGE-ÇA !!! »

- La Danse des Ronces Infernales ! -

Réunissant mes dernières forces, je pris appui sur ma jambe gauche pour cette fois-ci faire pivoter mon buste vers la droite, serrant le poing gauche de toutes mes forces pour décocher un violent uppercut en plein buste. Le coup, agrémenté d'une touche finale explosive, rendait la frappe encore plus dévastatrice et spectaculaire.

Après avoir tenté le tout pour le tout, me voilà totalement à plat. Le contrecoup de cette ruée commençait à se faire ressentir. Pour lancer cet assaut, j'avais dû encaisser le sien de plein fouet. Sa bénédiction me faisait froid dans le dos, et j'osais à peine imaginer ce qu'il pourra donner d'ici quelques mois. Toutefois, malgré la douleur qui tiraille mon corps entier, malgré la fatigue extrême qui me fait peser de plus en plus lourd, j'avais su surpasser mes limites, et cela valait plus mille autres victoires.

Infos:

   

Mais l'arrogance, endossée par un être aussi fébrile et peu méritant, ne pouvait que se retourner contre ce dernier.
Aussi Osamu ne tarderait plus à voir son spectacle interrompu par un bouquet final riche en artifices ; même si quelque part, son engouement passé relevait plus de l'espoir et de la satisfaction inhérente à sa stratégie que d'un réel sens de la supériorité qui faisait tâche vis à vis de son attitude habituelle. Mais ça, son rival ne pouvait réellement le deviner - Ils ne se connaissaient pas.
S'étaient seulement momentanément heurtés l'un à l'autre sur un terrain prévu à cet effet.

Tout se passa très vite.

Le blondinet - sans doute après avoir réalisé que la danse sablonneuse poursuivrait sa partition avec entrain - se décidait donc à la braver. Le Shoni dont l'assurance s'était ravivée tiquait alors, véritablement contrarié par la volonté adverse. Car il le savait capable de célérité, et ne pouvait totalement compter sur sa première entaille ni même sur la seule force de sa tempête. Dès que possible, il abandonnait donc le contrôle sur cette dernière afin d'amalgamer la matière granuleuse devant lui. Une anticipation pertinente puisque effectivement, l'explosif compétiteur s'offrait une nouvelle impulsion en ligne droite de manière à reprendre l'ascendant.

Un impact violent, balayant instantanément la protection qui avait manqué de temps pour gagner en densité. Pire, le résultat du choc démontrait que l'ennemi ne s'était pas contenté ni de sa vitesse ni sa force de brute, mais bien d'une de ses fameuses arcanes - Un souffle de fins minéraux en résultait, gagnant la direction du misérable héritier. Des grains se logeant dans sa crinière crépue et d'autres frappant ses yeux globuleux. Puis un cri aigu, aussitôt étouffé par un crochet vengeur épousant parfaitement sa joue et l'éclatant au travers d'un détonnement double.
Un poétique filet de bave et de sang giclait, le corps frêle du poisson de sable vacillant dans son ensemble. Et ce jusqu'à ce que le poing de l'ennemi frappait encore, par une autre direction, lui soulevant l'abdomen et l'envoyant valser plus loin. Il retombait alors de tout son poids, sur le dos, chacun de ses muscles parasités par des spasmes, comme courbaturés par les ondes explosives qui accompagnaient la violence du blondin.

Pas le temps d'avoir peur ni même honte. Au tapis, le Shoni venait tout simplement de perdre conscience, les yeux malgré tout toujours ouverts.
Jamais il ne s'était encore fait tabasser comme cela. La violence d'un duel, il ne connaissait pas.
N'ayant jamais subi que des tortures et autres supplices moins habituels... Mais cette raclée, s'il ne pouvait la méditer en l'instant, resterait au moins gravée dans sa mémoire corporelle.

... Sale journée.

Spoiler: