Si j'existe, ma vie, c'est d'être fan !
Ft. Akamatsu Hanae
Ft. Akamatsu Hanae
Alors que le soleil caressait sa joue et que la douce brise lui souffler le goût de l’espoir, ses pas le menèrent encore une fois sur la colline. Sur ce cadeau de la nature, permettant d’observer les horizons sous un regard neuf, il imaginait déjà sa réaction. Il était si fier de son bijou. Une gemme taillée en rose, cela lui avait demandé du temps et de l’énergie. Il espérait que sa fille apprécierait ce présent de mariage. Depuis qu’elle avait épousé un Tsukuri, le vieil homme passait son temps à la combler de biens divers et variés, une façon pour lui de dire à sa fille bien-aimée : j’existe. Néanmoins, la lassitude et la rudesse de sa progéniture brisaient son ego à chaque fois. Pourquoi devait-il être autant hais par Horyi ? Le monde était si cruel pour un être aussi doux que Ryoma…
Les heures passèrent, la soirée pointait sous le voile du crépuscule, il traversait le quartier des arts, la joue vermillon. Encore une fois, lors d’une discussion animée, une main s’était plaquée contre son visage. Il n’avait pas compris la raison et préférait oublier l’incident. Après tout, c’était un moins une preuve que sa petite sirène lui portait encore de l’intérêt. Il se rassurait comme il le pouvait… C’est alors que, levant les yeux du sol pour éviter une jeune fille venant en contre-sens. Il l’a reconnu. Son œil averti de connaisseur ne pouvait se tromper. Il s’agissait d’une guerrière, une participante des Epreuves. Il n’était pas un spectateur averti pour rien. Dans sa tête grise, des centaines de visages et de noms s’entrechoquaient. A dire vrai, cet instant estival le faisait vibrer, s’il en avait l’orgueil et la puissance, il y ferait bien un tour…
Ne perdant pas une telle occasion, c’était si rare après tout de croiser une de vos idoles, il sortit de quoi d’écrire et courra retrouver la belle blonde. Rapidement, l’écart entre eux se réduisit, son cœur battait la chamade comme s’il faisait face à son premier émoi. Il était stressé, ses joues rougissaient sous le coup du gène et de la timidité, son corps n’osait interrompre la marche de la bretteuse. Si bien que pendant plusieurs mètres, il resta derrière elle, à marcher dans son ombre. C’était tout ce que son esprit de fan lui autorisait à toucher. Une simple copie de son image, et pourtant, marcher dans ses pas le rendait déjà heureux. Le respect mêlé à de l’adoration sans borne, ce n’était jamais bon. Cela vous plaçait dans un dilemme insoutenable pour votre âme, le Sasaki se sentait écrasé par le poids de ses contradictions et de ses envies. Que faire ? Il ne pouvait pas continuer ainsi ! Lui aussi était digne et fort, il n’avait pas à rougir de sa condition. Après avoir murmuré ces paroles « fundoshi shimete omokaji ippai ; otoko koko ni sake ! », le baume au cœur et le courage revenu, il hurla de tout son plus beau coffre :
- EXCUSEZ-MOI, MADEMOISELLE ! JE SUIS UN FAN POURRIEZ-VOUS SIGNER UN AUTOGRAPHE !
Un vieillard effrayant faisant une révérence bien étrange dans une situation aussi commune. Tout le monde avait interrompu leur course et regardait le duo. Sans le vouloir, l’admirateur avait attiré tout le voisinage, chacun regardait soit l’homme musculeux, soit la jeune fille source de sa fascination. Le malaise était palpable, sauf pour l’homme transi de passion qui regardait humblement le sol, les bras tendus avec le papier et le pinceau. Il espérait que l’illustre Akatsu Ana se montre à la hauteur de ses espérances. (Oui, il n’est pas très doué pour retenir les noms et les prénoms des gens.)