Réfléchissant toute une nuit, sans jamais goûter aux plaisirs qu’offrait Morphée, il élabora un plan, un protocole, mais pour cela, il lui faillait un cobaye… Il aurait pu se choisir lui-même, mais blesser son corps, l’user ou l’amener vers des contrées dangereuses n’était pas la solution. Si son génie venait à disparaître, toutes ses études seraient caduques. Non, il lui fallait un jeune être maniable, facile à satisfaire et à orienter. Cependant, un tel individu ne pouvait se trouver que dans le domaine Shinnin, endroit qui lui était désormais interdit. Après quelques instants de mûre réflexion, il se décida à aller voir sa mère.
- Mère (Mikoto):
Cette rousse aux formes généreuses fut plus que ravie de revoir son fils prodige, elle acquiesça à son projet. Elle avait foi en lui, même si elle comprenait à peine la moitié de ses désirs. Elle était certes efficace pour faire passer un message, socialiser ou encore filer quelqu’un, mais dès qu’il s’agissait de savoirs empiriques et scientifiques, son cerveau ne suivait pas. L’échec de la famille Akemi dévoilait là toutes ses limites. Pourtant, le trentenaire faisait confiance en sa mère, elle arrivera à trouver un cobaye adéquat. Après tout, trouver un désœuvré prêt à suivre n’importe quel individu lui offrant nourriture, confort et boisson, dans la Ceinture Noire, c’était une chose aisée. La vie rude n’est pas faite pour tout le monde, beaucoup recherche une vie décente et serait prêt à tout pour cela. C’étaient ses gens déterminés à vivre à n’importe quel sacrifice qui intéressait le savant.
Une fois les consignes retenues et le profil de l’enfant désiré en tête, que l’ancienne mercenaire quitta son foyer en direction de la Ceinture. Elle se promenait, avec du poulet frit et du jus de fruit pressé en grande quantité. Souriante, resplendissante de gentillesse, une aura chaleureuse se dégageait de la femme mûre. Son regard, qui n’avait pas perdu de sa sagacité, analysait le moindre souillon en perdition. Bien sûr, elle aurait aimé aider tous ses gens, toutefois sa mission l’empêchait d’avoir le moindre élan sentimentaliste. Elle continua son périple sur plusieurs mètres et c’est là qu’elle le trouva.
Son sourire, il la marqua. Il ressemblait tellement à celui de son fils, quand il avait cet âge. Si naïf, si confiant dans l’avenir, si optimiste. Oui, un tel enfant ferait énormément de bien à Ren. Il adoucirait peut-être son tempérament un peu trop froid, trop pragmatique. C’était décidé, elle se pencha vers l’enfant à la basse condition. A sa hauteur, elle lui tendit la boîte remplie de mets encore chaud et délicieux. Son sourire était si franc, si réconfortant, si maternelle…
- Bonjour, toi ! Tu veux goûter à ce poulet ? Et aimes-tu le jus de fruits fraîchement pressé ? N’aie pas peur, je ne te veux aucun mal. Je me nomme Mikoto, et je voudrais t’aider à réaliser tes ambitions. Mon fils et moi-même aimerions te prendre sous notre aile, t’aider à t’émanciper, à devenir un grand et fort guerrier que personne ne pourra arrêter, cela te plairait ? Bien sûr, on t’offrira le gîte et le couvert le temps que tu rebondisses. Tu seras libre de tes choix, et même de partir, si tu ne veux plus être avec nous. Nous t’offrirons l’avenir dont tu rêves, nous mettrons tout en place pour que tes rêves deviennent réalité.
Elle se tut pour laisser le chérubin exprimait ses envies, son visage n’était qu’amour et bienveillance. Elle avait préféré taire les expériences et les risques que cela comprenait, son fils serait plus à même à expliquer tout cela. Non, là, elle se laissait guider par son instinct maternel. Elle voulait aider cet enfant à s’émanciper de sa condition difficile.
- Au fait, je parle, je parle… Mais quel est ton nom, mon petit ?