Offre Emploi : Marchand Ambulant
Ft. Saigo
Ft. Saigo
Les affaires reprenaient doucement, un nouveau souffle se répandait dans la Panacée. Plus que le simple retour de l’espoir, c’était la confiance mutuelle et l’épicurisme qui foulaient de nouveau le sol poussiéreux du Quartier des Épices. Depuis le retour des plus illustres, la formation de l’équipe Kai et la diffusion des informations autour de ce « Mal Noir », les clients avaient repris goût aux plaisirs les plus simples. Même si le « Tenbu Hôrin » n’avait pas retrouvé tous ses clients, il pouvait embrasser un rythme de croisière. Les soucis qui assaillaient le propriétaire s’évanouissaient au fil du temps. Peut-être que le pire était derrière eux… Cependant, cette période difficile fit réfléchir l’élu, peut-être était-il temps de se diversifier, d’augmenter ses sources de revenus et surtout, de diffuser la parole de la Secte. Jumeler ses objectifs paraissait compliqué, mais c’était une nécessité. Ces deux pans de son existence devaient s’unir et croître, unis contre l’adversité.
Avant que l’établissement n’ouvre ses portes, le Miyazaki convoqua Suzi, Hiro et Ken, ses employés fidèles. Cette réunion de crise avait pour but de trouver un moyen pour la taverne de se faire connaître, d’engranger des bénéfices et d’améliorer l’image du Shinnin. La discussion fut animée, chacun avait une idée tranchée sur la question. Bien qu’étant issu de la plèbe, n’ayant reçu que peu d’éducation, ces fidèles amis étaient des piliers essentiels pour le commerçant. C’est pourquoi, il écouta avec plaisir et curiosité l’avis de ses salariés. Une fois que les idées les plus innovantes fut présentés, le quarantenaire prit la parole. Il voulait ainsi synthétiser le plan imaginé par ses partenaires.
- Je dois vous dire que je suis agréablement surpris. J’ai beaucoup de chance d’être entouré d’êtres aussi créatifs et ingénieux. Ainsi, je vais trancher et vous annoncer comment nous allons faire renaître notre taverne. Je pense que nous allons suivre ton idée Hiro. Une boutique mobile, qui ferait le tour du quartier afin de proposer nos spécialités. Néanmoins, comme l’a suggéré Suzi, pour toucher un plus grand nombre, la gratuité sera nécessaire dans un premier temps. Cette publicité nous apportera peut-être de nouveaux clients. Toutefois, la gratuité à un coût, cette offre commerciale devra prendre fin sous peu et retrouver les traits d’une boutique classique. D’ailleurs, comme l’a bien souligné Ken, à nous quatre, nous ne pourrons pas gérer une telle annexe de façon permanente. Nous allons devoir trouver un nouvel employé. C’est là que j’interviens. Je pense que je me chargerais de ce petit emploi de marchant itinérant pendant un certain temps et je formerais un apprenti… Peut-être un enfant pauvre, un représentant du peuple… Ce sera long et fastidieux, mais quoi de mieux pour redorer son image que de venir en aide au plus faible ?
L’assemblée applaudit et félicita leur patron, comme toujours, il trouvait des idées novatrices pour permettre au « Tenbu Hôrin » de briller de mille feux. Pourtant, une faille se présentait dans ce plan. Et si aucun enfant des rues ne faisait l’affaire ? Et si alors que le chérubin se révélait être un grand commerçant, mais un dévot minable… Shun relativisa devant ce doute, s’il devait faire confiance aux hommes, il devait accepter les échecs et les trahisons. Aucun être n’était parfait, il fallait faire avec cette dimension faillible et faire en sorte d’en tirer le meilleur. L’optimiste de l’être au corps ébène était à son paroxysme, il était prêt à tenter l’expérience.
Se ruant dans les rues commerçantes, laissant son établissement aux mains de ses employés, l’homme aux cheveux blancs se hâta d’acheter une petite roulotte sommaire et de la ramener vers les cuisines de son commerce. Il était onze heures passées, et le voilà fin prêt. Tranquillement, il faisait appel à sa voix charmeuse et à son visage d’Apollon pour séduire et accélérer la promotion. Les amuse-bouches et les petits mets s’échangeaient à une vitesse folle. Même les boissons trouvaient preneurs. Même si le succès était évident, des parts d’ombres restaient à éclaircir. Tout d’abord, cette offre gratuite allait-elle vraiment permettre de faire connaître le « Tenbu Hôrin » ? Ensuite, à ce rythme, les stocks risqueraient de fondre à vue d’œil, une retraite était peut-être à envisager. Enfin, aucun être ne semblait à la hauteur, ou suffisamment curieux pour vouloir prendre la relève et gérer ce commerce ambulant… Une pensée fugace vint à l’esprit du charismatique, peut-être qu’il aurait dû demander à l’un de ses amis croyants, ils auraient eu le bon discours, cela aurait été déjà cela de gagné…