Le voilà seul, depuis une dizaine de minutes, Ren n’avait pas compris que le salut de la jeune Mir’, était un au revoir. Il avait attendu le duo pendant plus d’une demi-heure, avant de resserrer le poing sur leurs deux présents. Un peu vexé, il ne s’attarda pas sur ce détail et reprit sa logique pragmatique. Il retourna donc sur le chemin des expérimentations. Tant pis pour eux, ce n’était pas de toute façon avec 0,1 grammes qu’ils allaient révolutionner le monde. Peut-être en avaient-ils marre de ce jeu du petit laborantin, après tout, tous les Kodama n’étaient pas des scientifiques dans l’âme. Ou alors l’état du balafré était plus inquiétant que ce que l’archiviste avait pensé ? Ne voulant pas trop se perdre en hypothèse, il se mit en marche dans cet immense laboratoire vidé de toute vie et de toute distraction. Le devoir l’appelait. Même si ses collègues érudits avaient balayé un large spectre des capacités de ce « sang cristallisé », il avait encore pleins de questions.
Voilà qu’il se positionna derrière une paillasse. Prenant le matériel dont il avait besoin, l’homme tatoué investit six espaces en extérieur, avec six expériences semblables. Aux deux premiers postes, un cristallisoir isolé, il servira de bassin pour le sang liquide de l’homme mystérieux, Eirei. Aux deux autres points de travail, deux autres verreries identiques allaient rassembler les poussières du travail de l’érudit aux cheveux argentés et les restes d’un des cristaux de 0,1 grammes réduit en morceaux, formant ainsi des tapis uniformes de centaines de petits éclats. Enfin, aux laboratoires improvisés, il posa les deux joyaux restants. Ainsi disposé, six aires de « jeux » étaient dessinées, à distance raisonnable empêchant toute contamination. Après tout, il serait ridicule de perdre tous ces échantillons, autant les faire fructifier.
Une fois toute les mesures prises, se souvenant de l’explosion précédente, le Shosei entama les derniers essais. Il espérait découvrir l’inédit, goûter au nouveau plaisir de la découverte et de la surprise. En réalité, son idée était d’insuffler du chakra dans chaque « état » physique de l’objet mystique et de voir les différentes réactions. Pouvait-il l’utiliser en plein combat par exemple ? De plus, ce n’était pas n’importe quelle énergie : dans sa main gauche, celle qui lui permettait de contrôler l’encre, dans sa main droite, celle qui lui permettait de commander aux vents. Un marathon effréné débuta, le trentenaire usa de ses mains en relai sur le joyau rouge selon un schéma précis, puis se mit à l’abri par peur d’une mauvaise réaction. Heureusement, il avait pris les précautions en cas de déflagration. Personne aux alentours, aucun objet rare qui coûterait cher à la destruction, non, c’étaient les conditions idéales, si ce n’est qu’il se mettait un peu en danger.
- Expérience finale:
[…]
Tout avait été rangé, tout avait été remboursé, sous peu il n’y aurait plus aucune trace de cette folle journée, si ce n’est dans l’esprit des participants. Ren sommeillait du sommeil du juste, rêvant de ce bijou inconnu et de ses multiples fonctions. Enthousiaste, il espérait continuer sur cette voie, il ne renoncera jamais à cette quête de connaissance.